Mercredi dernier, le jury du prix du roman TMV était convié à la librairie tourangelle La Boîte à Livres pour rencontrer Rachel Kahn, l’auteure du roman Des grandes et des petites choses, et surtout la grande gagnante de cette troisième édition du prix de l’hebdo tourangeau.
J’étais très pressée de rencontrer Rachel Kahn – mais aussi très intimidée, on ne se refait pas… – car Des grandes et des petites choses était vraiment mon favori parmi les livres du prix TMV, mais aussi un coup de cœur pour l’histoire et l’écriture.
Je n’ai pas été surprise de découvrir une personne souriante, lumineuse, bienveillante et drôle. A l’image de son roman.
Pour nourrir son premier roman, Rachel Kahn s’est inspirée de sa famille, de ses enfants et des personnes ayant eu une petite ou une plus grande place dans sa vie. Son livre, donc, la raconte, mais il raconte aussi toute une génération et devrait raisonner chez les plus jeunes, ceux de l’âge de son personnage Nina, dix-sept-dix-huit ans. Car c’est un roman à l’écriture jeune, dynamique, mais aussi sensible et porteuse de messages. « Aujourd’hui, tout le monde se parle. Ce serait une erreur de croire que chacun reste dans son cercle, sa communauté. Non, les gens se parlent. »
« Je ne voulais pas être perçue comme donneuse de leçon. Mais je voulais montrer que chacun de nous peut arriver à trouver sa place, même s’il faut toute une vie pour cela, en faisant avec ce qu’il a. »
Rachel Kahn a écrit son premier roman en un mois, en immersion, en apnée. Elle vivait au milieu de ses personnages. « C’était une nécessité à ce moment de ma vie, l’envie de transmettre quelque chose à mes enfants. De leur rendre hommage. De leur donner tout cet amour en moi. Car ce qui m’anime, c’est l’amour, sans amour, je m’ennuie. »
Son roman aurait dû s’appeler autrement – champagne ! – car son idée était de célébrer la vie. Mais Les grandes et les petites choses fait aussi passer un autre message, celui de tous ces petits événements, ces rencontres, ces moments, ces gens, mis bout à bout, additionné, font la vie, avec ses bons et ses mauvais côtés.
« Parfois quand on a un souci qui n’est pourtant pas grave, cela prend des proportions inimaginables. On ne peut pas mettre sur le même plan la Shoah, l’esclavage, le viol, mais il s’agit de différentes situations de violence et chacun se fait sa propre hiérarchie des choses en fonction de ce qui le touche plus particulièrement. »
Les grandes et les petites choses n’est pas pour autant un roman grave, dur, sérieux. Une de ses facettes l’est, c’est certain, mais c’est aussi un roman optimiste, drôle et qui donne de l’énergie pour se lancer dans sa propre course. Un roman plein d’émotions, à l’image, encore une fois de son auteure.
Pour la petite anecdote, Rachel Kahn a grandi à Tours, mais cela n’est pas rentré en ligne de compte au moment de la délibération, car le prix du roman TMV n’est pas un prix régional. En tout cas, moi, je suis ravie d’avoir pu la rencontrer, discuter, d’avoir finalement prolongé l’histoire de Nina avec elle. J’attends avec impatience le prochain roman ! Et si vous l’avez pas encore lu, il n’est pas trop tard pour y remédier…
Tu finis de me convaincre Mademoiselle Maeve !
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Cela donne vraiment envie!
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