La sénilité de Vladimir P. – Michael Honig

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« Dans un futur proche, reclus dans une luxueuse datcha de la campagne moscovite, l’octogénaire Vladimir P. délire, s’imaginant encore président. Le vieil homme entretient de longues conversations avec ses ex-complices : les oligarques qui l’ont porté au pouvoir et les anciens du KGB. Entouré vingt-quatre heures sur vingt-quatre par une kyrielle de domes­tiques tous plus corrompus les uns que les autres, Vladimir pourrait bien finir sur la paille. Seul Nikolaï Ilitch Cheremetiev, son infirmier, ne profite pas de lui. Mais le monde du brave homme s’écroule lorsque son neveu Pavel est jeté en prison pour avoir critiqué le régime. Si sa famille ne paie pas l’énorme caution demandée contre sa libération, le sort du garçon est scellé. Inspiré par l’ancien politicien qui, entre deux crises hallucinatoires, revit ses moments de gloire, Nikolaï se lance dans l’art du chantage et de la magouille. »

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J’étais curieuse de lire La sénilité de Vladimir P. de l’Australien Michael Honig, afin de découvrir cette histoire qui me semblait être des plus burlesques.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Re-vive l’Empereur ! de Romain Puértolas et bien entendu, je me demandais si le style d’Honig allait être aussi délirant que celui de notre petit frenchy. J’avoue que j’ai aussi pensé à Il est de retour de Timur Vermes, mais j’ai vite repoussé cette éventuelle comparaison, car franchement je n’ai pas trop aimé cette histoire de retour du Führer.

La sénilité de Vladimir P. est un roman délirant, mais également une satire de la société. Le fonctionnement au sein de la datcha de Poutine est à l’image de la politique de l’ancien président devenu sénile. Les pots de vins et l’économie parallèle sont donc à l’honneur. Tout le monde se sert sur le dos de Poutine et certains pensent même que s’il avait toute sa tête, il ne pourrait qu’approuver ce comportement. Oui, on est d’accord, c’est cynique.

Et au milieu de toute cette corruption, se trouve Nikolaï Ilitch Cheremetiev, l’infirmier de Poutine, sans doute l’homme le plus honnête de Russie, qui était loin d’imaginer les business organisés montés par ses collègues, s’interrogeant seulement sur quelques incongruités. Mais lorsque Nikolaï doit trouver de l’argent – pour payer un pot de vin ! – il est obligé de se faire violence et de vendre son âme au Diable.

Je n’ai pas été très à l’aise durant cette lecture. Le style est bien, c’est fluide, c’est drôle, donc sur le papier c’est top et l’idée est vraiment étonnante. Mais alors qu’est-ce qui cloche ? Et bien c’est moi !

La sénilité de Vladimir P. est une lecture qui ne me correspond pas, parce que je ne suis pas réceptive à ce type d’humour, au cynisme. J’ai eu de la peine pour l’infirmier, ce qui n’était sans doute franchement pas le but. Et il a fallu plusieurs fois que je me remette en tête qu’il s’agissait d’une comédie… Et bien entendu, je me suis remise en question. Ai-je de l’humour en fait ? Et bien figurez-vous que n’ai pas encore trouvé de réponse à cette question existentielle…

Je pense que si vous aimez ce type de romans, ce type d’humour, vous pourriez hurler de rire en lisant La sénilité de Vladimir P. En revanche, bon, si comme moi, le cynisme ne vous fait pas rire et que vous n’êtes pas réceptif au second degré, vous risquez simplement de sourire de temps en temps… Ce qui n’est finalement pas une mauvaise chose, au pire…

Merci à Babelio et à Presses de la Cité pour l’envoi de ce roman.

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La sénilité de Vladimir P. – Michael Honig – Presses de la Cité – 363 pages (octobre 2016)

6 réflexions sur “La sénilité de Vladimir P. – Michael Honig

  1. L’humour est une chose très subjective. Il arrive que tout le monde rie à une blague, sauf moi.
    Quand au cynisme, c’est encore plus subjectif. Avec ce que tu racontes, je pressens que je ne partagerai pas l’humour de ce roman. J’aime quelques touches de cynisme, mais si l’idée que ce soit tout au long du roman, et qu’il y ait un type super sympa qui se prenne tout dans la figure, ca ne me dis rien du tout.

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  2. Je n’ai pas du tout ri, au contraire, j’avais plutôt envie de pleurer tout au long du roman. Mais je l’ai trouvé subjuguant. L’écriture est un vrai tour de force, on se croirait dans un roman russe, et l’histoire porte vraiment à la réflexion sur la maladie, la faiblesse, la responsabilité de chacun. Un énorme merci de me l’avoir prêté!

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    • Je suis contente ! Et c’est un plaisir de partager mes lectures avec toi. Ça me rassure de ne pas être la seule à ne pas avoir ri et de m’être sentie si désolée par la situation. Et oui, on dirait en effet l’écriture d’un Russe, mais je ne sais pas si un Russe aurait osé écrire ce roman…
      Gros bisous,
      Maeve

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