Chanson douce – Leïla Slimani

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« Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. »
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Samedi dernier, j’ai assisté à une émission de radio : N’écoute pas les idoles sur Radio Béton. Une émission spéciale à propos du festival tourangeau Désir, désirs. Et c’est à cette occasion que j’ai découvert que Leïla Slimani allait être à la médiathèque d’Azay-le-Rideau vendredi 3 février à 17 heures. L’envie de lire Chanson douce était lovée dans un petit coin de ma tête et commençait à se faire de plus en grande, mais là je n’ai pas pu faire autrement que de courir acheter son roman. J’étais obligée, vous comprenez ?

Leïla Slimani a remporté le Goncourt 2016 pour Chanson douce. L’auteure s’est inspirée d’un fait divers sordide et en a fait un roman psychologique, à la croisée des chemins entre le thriller et le roman social.

Paul et Myriam ont deux enfants et font entrer dans leur vie Louise, une perle de nounou. Les enfants l’adorent, les parents ne peuvent plus s’en passer, Louise sait se rendre indispensable dès les premiers instants. Pourtant, cette sérénité ne va pas durer : Louise finira par tuer les petits avant d’essayer de mettre fin à ses jours.

Y a-t-il quelque chose de plus violent que d’assassiner des enfants ? On le sait, dans Chanson douce il n’y aura pas de salut. Pas d’espoir. On entre, dès la première phrase dans l’horreur absolue. Myriam découvre ses enfants assassinés en rentrant chez elle. Pour moi, ça a été plus facile à supporter. Plus facile que si cette scène était arrivée à la fin, après une montée d’angoisse et après m’être attachée à la famille.

Cette première scène évacuée, on entre dans l’intimité de la famille. La recherche de la nounou, l’arrivée providentielle de Louise, si parfaite, si indispensable. Puis, ces petites choses qui arrivent et qui accrochent, qui laissent penser que tout ne va pas si bien. Et qui font froid dans le dos, parce que l’on sait comment cela va finir.

L’écriture est nette, froide, Leïla Slimani n’en rajoute pas. Elle distille des indices et c’est au lecteur ensuite de comprendre, de tenter de comprendre du moins, ce qui a pu tout déclencher. La fragilité de Louise, sa dépendance, le mépris de Paul et Myriam ? Pas de jugement, juste des faits. A la lecture, on comprend que tout n’est pas si blanc, si noir, si facile à comprendre. Et c’est ce qui dérange le plus, en fait, de savoir que chacun peut avoir une part de responsabilité dans un drame comme celui-ci.

Cette lecture m’a heurtée, secouée. Et j’ai apprécié d’être bousculée dans pour autant avoir la sensation que l’auteure en faisait trop, tombait dans le pathos. En revanche, quelques clichés à mon goût, mais ce n’est pas ce que je retiendrai.

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Chanson douce – Leïla Slimani – Gallimard – 240 pages (août 2016)

16 réflexions sur “Chanson douce – Leïla Slimani

    • Oui, le lecteur n’est pas surpris par la fin… Mais pendant cette lecture, on cherche à comprendre. C’est une autre approche. Et je ne suis pas certaine que j’aurais supporté de lire cette première scène à la fin du livre. Si tu le lis, j’ai hâte de découvrir ta chronique.
      Bises,
      Maeve

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