La vraie vie – Adeline Dieudonné

« C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent. Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour. »

La vraie vie. Premier roman et premier succès pour la Bruxelloise Adeline Dieudonné. Son roman a remporté le Prix du roman Fnac et le prix Renaudot des lycéens.

C’est à force de voir La vraie vie sur Instagram (Instagram, c’est encore pire qu’une librairie en termes de tentations) avec des avis enthousiastes de lecteurs que je me suis dit qu’il allait bien falloir que je le lise moi aussi. Alors je l’ai emprunté à la bibliothèque. Et je l’ai commencé en réalisant que malgré les avis, les articles sur Adeline Dieudonné et le battage autour de ce roman, je ne connaissais pas l’histoire (dingue, je voulais lire un livre sans savoir de quoi il parlait… ).

Dans La vraie vie, on fait connaissance avec une famille qui semble normale, comme ça sur le papier, mais quand on creuse… La passion du père, quand il n’est pas vautré devant la télé à boire du whisky, c’est de partir en safari pour tuer des animaux exotiques. Ses trophées sont tous enfermés dans la chambre des cadavres. La mère est transparente et semble préférer les animaux à ses propres enfants. La sœur aînée tente de protéger son petit frère de ce foyer sans amour, où les coups pleuvent.

Mais un jour, un drame. Et Gilles ne sourit plus. Pire, il devient mauvais. Et sa sœur va tout faire pour lui redonne le sourire, faire en sorte d’effacer ce mauvais souvenir. Retrouver leur vie d’avant.

Très honnêtement, je ne m’attendais pas à ça en commençant ce roman. Bon, je ne m’attendais à rien de particulier, mais clairement pas à ça. J’ai tout de suite été surprise par l’ambiance glauque mise en place par Amélie Dieudonné. Et plus j’avançais dans l’histoire, plus je sombrais dans une ambiance poisseuse et je ne voyais pas comment tout cela allait se finir. Mais difficilement bien.

Alors c’est un bon livre, c’est un uppercut. C’est bien écrit et je ne suis pas étonnée que ce livre ait été récompensé. Mais je n’ai pas pris de plaisir à le lire, parce que j’ai trouvé ça glauque. Et pourtant, j’ai lu des thrillers plus sombres, mais justement c’était des thrillers…

La vraie vie – Adeline Dieudonné – L’Iconoclaste – 265 pages (août 2018)