« Depuis le début de la cérémonie, la tête légèrement penchée en avant, elle avait gardé les paupières baissées comme l’aurait fait une fiancée soumise, mais son corps criait la roideur et l’orgueil. Malgré son jeune âge, il n’y avait en elle aucune douceur, aucune fragilité, aucune enfance. La parfaite beauté de la jeune fille, sa peau d’une pâleur extrême, ses petites mains jointes en prière, la finesse pointue de ses articulations que l’on devinait sous le lourd manteau vert doublé de fourrure, tout cela était tranchant comme la lame d’une épée. Au cœur du Moyen Âge, le destin de deux sœurs en quête d’émancipation à une époque vouant les femmes au silence. Un magnifique voyage dans le temps, qui dépoussière le genre du roman historique. »
En raison de mes dernières lectures, j’associe le roman historique moyenâgeux à Andrea H. Japp. Avec les séries Druon de Brévaux et des Enquêtes de Monsieur de Mortagne. Quel auteur arrivera à l’égaler ?
J’ai commencé Le sang des Mirabelles avec en tête les aventures de Druon, d’autant que l’une des deux sœurs de l’histoire s’intéresse à la médecine, comme Druon qui, rappelons-le, se fait passer pour un homme pour pouvoir exercer ses talents de médecin et circuler en sécurité sur les routes.
Mais j’ai vite compris que Le sang des Mirabelles de Camille de Peretti n’avait absolument rien à voir avec Andrea H. Japp. Et c’est sans doute mieux. Comme ça, on arrête les comparaisons et on se concentre sur ce roman.
La Salamandre est la sœur aînée et elle épouse le seigneur Ours, qui ne l’aime pas plus qu’elle ne l’aime. Elle, elle est tombée sous le charme du Rossignol, un ménestrel qu’elle a rencontré le jour de son mariage. Dans ses bras, elle se sent aimée, elle se sent en vie.
L’Abeille est la petite sœur de la Salamandre. L’Araignée, la belle-sœur d’Ours, a bien l’intention de lui briser les ailes, mais ses projets se retournent plus ou moins contre elle, car c’est de sa faute si la petite rencontre l’apothicaire et apprend la médecine auprès de lui.
Les noms des personnages et la poésie de l’histoire embarquent le lecteur dans une sorte de fable. Le sang des Mirabelles est plus un roman onirique que réaliste, même s’il aborde des sujets sérieux et que l’on sent que l’auteure maîtrise son sujet.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance qui se dégageait de ce roman, je l’ai finalement trouvé très doux – alors que l’histoire est loin de l’être. Le Moyen Âge n’était pas tendre pour les femmes et la Salamandre et de l’Abeille nous montrent que la quête de liberté se paye. Mais pour autant, doit-on renoncer à ses rêves ? UN roman qui questionne et qui plaira aux amateurs de fables. En revanche, les amateurs de romans historiques terre à terre n’y trouveront pas leur compte.
Le sang des Mirabelles – Camille de Peretti – Calmann-Lévy – 342 pages (mars 2019)
Ce livre est dans ma PAL depuis le jour de sa sortie. Je suis fan de Camille de Peretti, j’ai lu absolument tous ses livres et j’ai hâte de lire celui-là, qui n’a encore rien à voir avec les autres. Ton avis m’a conforté dans l’envie d’ouvrir ce livre après ma lecture en cours… 😉
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Je ne connaissais pas Camille de Peretti, mais ton enthousiasme me donne envie de creuser ! J’espère que celui-ci te plaira. Hâte de lire ton avis !
Bises et bises,
Maeve
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Je te conseille Nous sommes cruels et Nous vieillirons ensemble 🙂
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Merci, je note !
Bises et bises,
Maeve
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J’ai écouté l’auteure hier à La Grande Librairie mais je n’ai pas été convaincue … ton billet me conforte dans mon idée, je passe !
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Je suis désolée de ne pas t’avoir convaincue. Mais on ne peut pas avoir envie de lire tous les livres, sinon, ce serait l’enfer. En revanche, tu m’as donné envie de voir son interview.
Bises,
Maeve
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