Long way down – Jason Reynolds

« Quand quelqu’un est tué par balle dans le quartier de Will, il y a trois règles : 1) Ne pas pleurer ; 2) Ne pas balancer ; 3) Se venger. Et Shawn, le frère de Will, vient d’être assassiné. Un roman coup de poing écrit en vers. »

Long way down de Jason Reynolds m’a été conseillé par une collègue. Elle m’a dit que ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas pris une telle claque en lisant un roman. Alors ni une ni deux, ce roman jeunesse a atterri sur ma carte de bibliothèque, malgré ma PAL gémissante.

Je ne connaissais pas l’auteur, qui a pourtant écrit plusieurs ouvrages pour la jeunesse comme All American boys.

Long way down commence par la mort du frère de Will. La mort est assez fréquente dans le quartier où il habite et lorsque la mort d’un proche vous touche, vous n’avez pas vraiment de choix. Les règles sont : ne pas pleurer ; ne pas balancer ; se venger. Alors Will se prépare à venger son frère en abattant celui qu’il croit être le meurtrier. Il attrape l’arme de son frère et appuie sur le bouton de l’ascenseur. Et à l’intérieur, il va faire plusieurs rencontres…

La force de ce roman se trouve dans sa forme. Il est écrit en vers. C’est un long poème. Un long poème violent dont la moitié raconte les soixante secondes de descente de Will. Les personnes qu’il va croiser, ses peurs, ses inquiétudes, car il le sait, plus rien ne sera comme avant. Rien n’est déjà plus comme avant. Son frère est mort. Et il n’est pas le seul.

Si Long way down n’a pas été un coup de coeur, je dois admettre avoir été bluffée par l’histoire et par la forme. Cet ascenseur est une sorte de purgatoire, un espace dans lequel il est encore temps d’enrayer le cercle de violence qui sévit dans le quartier de Will.

Dois-je vous le conseiller à mon tour ? Non si vous ne lisez pas de romans jeunesse ou si vous n’aimez pas cela, car il manque un peu de densité pour ceux qui sont habitués à lire des romans « adultes ». En revanche, si vous aimez les romans jeunesse qui cognent, que vous êtes curieux de la forme, cette lecture est loin d’être inintéressante. Sa forme est originale et se démarque d’autres romans plus classiques et puis le fond interroge sur ceux qui n’ont pas eu la chance de naître dans un quartier tranquille, ceux qui doivent se soumettre à des règles de survie. Bref, quand un roman nous fait nous poser des questions c’est toujours bien – enfin tout dépend, cela peut être aussi que l’on s’ennuie prodigieusement ou que l’histoire manque de clarté, mais ce n’est pas le cas ici.

Long way down – Jason Reynolds – Milan – 313 pages – dès 11 ans (avril 2019)