Les roses fauves – Carole Martinez

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« Peu après la sortie de mon premier roman, Le cœur cousu, une lectrice m’a raconté une coutume espagnole dont j’ignorais l’existence : dans la sierra andalouse où étaient nées ses aïeules, quand une femme sentait la mort venir, elle brodait un coussin en forme de cœur qu’elle bourrait de bouts de papier sur lesquels étaient écrits ses secrets. À sa mort, sa fille aînée en héritait avec l’interdiction absolue de l’ouvrir. J’ai métamorphosé cette lectrice en personnage. Lola vit seule au-dessus du bureau de poste où elle travaille, elle se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de ses fleurs et, dans sa chambre, trône une armoire de noces pleine des cœurs en tissu des femmes de sa lignée espagnole. Lola se demande si elle est faite de l’histoire familiale que ces cœurs interdits contiennent et dont elle ne sait rien. Sommes-nous écrits par ceux qui nous ont précédés ? Il faudrait déchirer ces cœurs pour le savoir… »

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Il y a quelques années, j’ai écouté le conseil de lecture d’une personne que je connaissais, emprunté Le cœur cousu de Carole Martinez à la bibliothèque et été happée par cette histoire touchante et magique. Le cœur cousu, premier roman de l’autrice, a été récompensé par quinze prix littéraires, dont le prix Renaudot des lycéens en 2007. Depuis, je garde cette histoire dans mon cœur et je réalise que je travaille désormais dans cette bibliothèque que j’aimais tant – comme quoi la vie peut nous faire prendre d’étranges chemins…

Lorsque je suis tombée sur Les roses fauves et que j’ai découvert le résumé, je n’ai pas résisté – tant pis pour ma Pile à Lire débordante. Ce roman avait un lien avec Le cœur cousu, j’étais obligée de m’y intéresser.

Carole Martinez explique qu’après la sortie du Cœur cousu, une lectrice lui a parlé d’une coutume espagnole consistant pour les femmes à broder un cœur dans lequel elles glissaient leurs secrets avant de mourir et de le confier à l’aînée de la famille. Séduite par cette histoire, elle a décidé de la raconter, faisant de cette lectrice un personnage et se glissant elle-même dans le roman.

Dans Les roses fauves, Carole Martinez s’installe quelques mois pour écrire dans un petit village de Bretagne, attirée dans ce lieu par une vieille photo. Sur place, elle fait la connaissance de Lola, la postière. Lola est austère, persuadée qu’elle finira seule, sans enfant, sans homme et avec son jardin qu’elle aime tant. Elle vit seule avec les cœurs cousus de ses ancêtres. Un soir, Carole Martinez va lui traduire les secrets d’un cœur qui a éclaté, répandant les petits papiers et un sachet de graines dans son armoire. Les graines plantées vont donner naissance à un rosier sauvage, qui va pousser en une nuit, répandre ses fleurs qui sentent la mort et changer Lola à jamais.

Les roses fauves est un récit entre réel et fable, un peu comme l’était Le cœur cousu. Une très belle histoire, un récit qui nous porte et nous emporte avec Lola, ses aïeules, ces curieuses roses qui envoûtent les hommes. A lire si vous avez aimé Le cœur cousu et sinon je suis certaine qu’après avoir lu Les roses fauves, vous vous tournerez vers le premier roman de l’autrice. J’en suis certaine.

Voir ma chronique sur France Bleu Touraine :

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Les roses fauves – Carole Martinez – Gallimard – 352 pages (août 2020)

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5 réflexions sur “Les roses fauves – Carole Martinez

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