Sans mon ombre – Edmonde Permingeat

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« Dangereux reflets. Alice a tué Célia, sa jumelle. Son reflet, un alter ego inversé dont elle enviait la vie de rêve. Alors que, célibataire, elle doit gagner sa vie en enseignant la philosophie, sa jumelle, épouse et mère comblée, mène l’existence oisive des riches, dans le luxe et un magnifique cadre de vie au bord de la mer. Mais la mort de Célia va permettre à Alice de prendre sa place. Du moins le croit-elle. Car au « pays des merveilles », ce n’est pas le bonheur mais le désenchantement qui l’attend. La vie d’Alice de l’autre côté du miroir va tourner au cauchemar… jusqu’à lui faire réaliser, mais un peu tard, que le beau miroir était celui des alouettes… »
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J’ai une relation particulière avec les histoires de jumeaux. Pourquoi ? Aucune idée. Un psy aurait peut-être une explication, mais moi je ne m’avancerai pas avec une explication tirée par les cheveux. Qu’est-ce que j’entends par « relation particulière » ? En fait, j’aime les histoires de jumeaux, mais je suis souvent incroyablement déçue par les scénarios inventés par les auteurs. Et bien que déçue, je ne peux pas m’empêcher de lire les romans qui parlent de jumeaux qui me passent entre les mains. Là aussi, on pourrait demander à un psy ce qu’il pense de cette quête permanente de l’histoire de jumeaux parfaite.

Sachant cela, vous savez pourquoi je n’ai pas pu résister à Sans mon ombre d’Edmonde Permingeat. Je ne connaissais pas l’auteure, mais en faisant quelques recherches, j’ai vu qu’elle avait publié plusieurs roman dont un sur un thème assez proche : l’usurpation d’identité. Il s’agit de Tu es moi, paru chez Pocket.

De quoi parle Sans mon ombre ? Alice se met en colère contre sa sœur jumelle. Elle sort de ses gonds et la frappe. Célia tombe la tête sur une pierre et meurt. Désemparée environ trois secondes, Alice pousse le corps de sa sœur du haut de la falaise toute proche et décide de prendre sa place. A elle l’oisiveté, la jolie maison, les deux beaux enfants et le mari riche et sexy et surtout adieu son appart miteux et son boulot de prof de philo ! Pour un peu, elle sauterait de joie et se demanderait pourquoi elle n’a pas fait ça plus tôt. Elle qui est si intelligente et si fine d’esprit devrait réussir à rouler tout le monde en prenant la place de Célia. Ce ne doit quand même pas être difficile de remplacer sa sœur qui ne foutait rien de ses journées…

Sans mon ombre n’a pas été un coup de cœur. Mais sur les histoires de jumeaux, il n’y en a pas beaucoup, malheureusement. Si vous venez régulièrement sur mon blog, vous devez savoir que j’ai besoin de m’attacher aux personnages pour apprécier un roman. Et là, malheureusement, Alice est affreuse. Imbue d’elle-même, prête à tout pour humilier ou rabaisser les autres, toujours à étaler sa science. Je n’aime pas particulièrement voir souffrir les autres mais je me suis surprise à être contente quand elle se trouvait en difficulté. Et les autres personnages ne sont pas franchement mieux. Le mari pervers narcissique – assez tendance en ce moment dans la littérature -, les riches amis qui couchent tous les uns avec les autres, la belle-mère insupportable… Quand Alice a fini par tomber sur le journal de Célia, je me suis dit qu’elle devait être la gentille. Et là encore, j’ai déchanté. Oui, elle était sympa, mais on était encore dans le cliché de la jumelle qui vit dans l’ombre de l’autre et qui trouve sa sœur Alice tellement merveilleuse – alors qu’Alice la déteste.

J’ai vu que ce roman avait emballé plusieurs blogueurs sur les réseaux sociaux, sous le choc du petit twist final. Alors je sais que ce roman a du potentiel et que des tas de lecteurs vont adorer. Mais moi, malheureusement, je suis complètement passée à côté. Ce roman n’a clairement pas été écrit pour moi qui aime aimer les personnages, car je suis certaine qu’Edmonde Permingeat a fait exprès de rendre tous ses personnages détestables et ça marche très bien. Et pour ce qui est de l’intrigue, j’ai aussi été un peu déçue. Même si je reconnais que la fin est bonne – en revanche, je ne suis pas convaincue par le petit twist, qui m’a, en revanche, fait sourire.

Si vous l’avez lu, si vous êtes tentés, dites-le moi, je serai ravie d’avoir votre ressenti.

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Sans mon ombre – Edmonde Permingeat – L’archipel – 350 pages (avril 2019)

6 réflexions sur “Sans mon ombre – Edmonde Permingeat

  1. Je comprends ta fascination pour les histoires de jumeaux 🙂
    J’ai aussi besoin de m’attacher un minimum aux personnages, mais je suis toujours curieuse de découvrir les péripéties des personnes usurpant l’identité d’un autre…

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  2. Pingback: M / P | Mademoiselle Maeve

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