La petite menteuse – Pascale Robert-Diard

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resume« Je veux être défendue par une femme « , a dit Lisa en se présentant à Alice Keridreux.
Un face-à-face commence. Ni l’une, ni l’autre ne savent jusqu’où il va les mener.
monavis
On nous dit souvent qu’il est important de voir la vie avec les yeux d’un enfant. D’un enfant, hein, pas d’un adolescent. Personnellement, je garde de bons souvenirs mon adolescence, mais aussi de moins bons. Cette période de la vie est plutôt compliquée. On se pense adulte, on veut faire ses propres choix, on se dit que les parents ne comprennent rien à rien. Et, pas de chance, quand on fait les mauvais choix, on n’ose pas se tourner vers eux. Alors on cherche à régler ses problèmes soi-même, quitte à finir par mentir pour s’en sortir. Ajoutons à cela maintenant les réseaux sociaux qui planent comme une menace au-dessus de la tête de tous les ados et vous imaginez bien que voir la vie à travers leurs yeux peut revenir à se plonger volontairement dans un véritable cauchemar.

Enfin bref, tout ça pour vous dire que j’ai lu La petite menteuse de Pascale Robert-Diard, journaliste et chroniqueuse judiciaire.

Lisa Charvet, tout juste majeure, débarque dans le bureau d’Alice Keridreux en demandant à être défendue par une femme pour son procès en appel. Alice Keridreux a été choisie à la place de l’ancien avocat de Lisa, qui a fait condamné Marco Lange. A quinze ans, Lisa a accusé Lange de l’avoir violée.

Alice Keridreux, la narratrice, ne sait pas grand chose de sa jeune cliente. Sauf que le peintre plâtrier qui avait travaillé chez ses parents et qui n’a cessé de clamer son innocence, a été condamné. L’avocate accepte l’affaire, comprenant que la jeune femme est en détresse. Elle reprend le dossier de son confrère, rencontre l’avocat de l’accusé, les parents de la jeune femme et découvre que les preuves de l’accusation sont bien minces. Elle s’apprête donc à marcher dans les pas de son prédécesseur, lorsque Lisa revient la voir avec une toute autre histoire…

Avec un titre comme La petite menteuse, vous vous doutez bien que l’histoire que Lisa a servi à ses quinze ans – le viol par Marco Lange – ne reflète pas la vérité.

La jeune fille s’est à l’époque empêtrée dans une histoire qu’elle n’a pas eu le courage de démentir. Mais si elle est une menteuse qui a envoyé un innocent en prison, elle est peut-être, elle aussi, une victime.

La petite menteuse se lit rapidement. A la croisée des mondes entre enquête judiciaire et roman social. Car Lisa est une gamine venue d’un milieu populaire, n’est pas la fille préférée, se bat avec une silhouette qui n’est pas de son âge et fait baver d’envie les gamins décérébrés aux hormones en ébullition.

La petite menteuse nous rappelle que la justice est loin d’être simple. Qu’il n’y a pas d’un côté les gentils et les méchants, les menteurs et les innocents.

J’ai bien aimé cette lecture super intéressante et bien écrite – on sent la plume de la journaliste aguerrie à l’exercice. Après, il ne restera pas particulièrement dans ma mémoire – équivalente à celle d’un poisson rouge en ce moment de toute façon.
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La petite menteuse – Pascale Robert-Diard – L’iconoclaste – 216 pages (août 2022)

5 réflexions sur “La petite menteuse – Pascale Robert-Diard

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