Cher Connard – Virginie Despentes

photostudio_1663407984459resume« Cher connard,
J’ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. C’est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n’intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu’on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l’as eu, ton quart d’heure de gloire. La preuve : je t’écris. »

Roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, où l’amitié se révèle plus forte que les faiblesses humaines…
monavis
Cher connard de Virginie Despentes faisait partie des romans de la rentrée littéraire 2022 à faire l’objet d’un grand battage médiatique. Il faut dire que l’autrice est une véritable personnalité qui ne mâche pas ses mots et que l’on pouvait attendre de sa part un roman coup de poing comme son titre le laissait penser. Une romancière punk qui a dégringolé dans mon estime pour certaines prises de position.

Cher Connard est un roman épistolaire version 2022. Pas de vraies lettres, mais des échanges sur les réseaux sociaux entre une célèbre actrice Rebecca Latté et Oscar Jakack, un écrivain à succès qui l’a dégommée sur les réseaux sociaux. Le roman commence assez violemment par la réponse acerbe de l’actrice à l’écrivain. Une réponse somme toute tout à fait légitime, un retour à l’envoyeur. Et les échanges commencent. Ces deux-là se connaissent, parlent de leurs souvenirs communs, des drogues, de la célébrité, des drogues again, de la société actuelle et de #metoo Oscar Jakack a fait l’objet d’accusations de harcèlement de la part de sa jeune attachée de presse, dont les posts sur internet entrecoupent le dialogue entre l’écrivain et l’actrice.

Si le début du roman est assez punchy, la suite ne l’est plus. De l’attaque on passe à la discussion, l’échange de points de vue, l’écoute, la compréhension, et l’on parle de féminisme, de patriarcat, des réseaux sociaux qui peuvent détruire une réputation en deux secondes et de la drogue again again. Et le confinement.

Well, well, well… Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu Virginie Despentes, rien depuis Les jolies choses et King Kong théorie, que je n’avais pas adorés. Pas mon genre, mais j’ai cédé à ce fichu matraquage journalistique parisien qui me mettait Cher Connard sous les yeux tous les jours. Ben, je n’ai pas adoré même s’il y a d’excellentes punchlines. Déjà j’ai trouvé qu’il n’y avait pas une grande différence de ton et de style entre Rebecca et Oscar, si bien que par moments je ne savais plus qui parlait (plutôt écrivait). Je n’ai pas non plus trouvé leurs discutions autour de la drogue, de l’alcool et des soirées vraiment passionnantes. J’ai été plus intéressée par l’histoire de Zoé Katana l’attachée de presse et pourtant ses posts ont fini par m’ennuyer. Et Oscar qui se lamente sur les conséquences de son harcèlement sexuel qu’il légitime par sa consommation de stupéfiants, le shitstorm dont il est victime.

J’arrête là, parce que je ne veux pas dézinguer un roman qui aura pu vous plaire. Parce qu’en soit, il n’est pas mauvais, c’est juste que je ne m’y retrouve pas et que j’aurais pu me passer de cette lecture. Ou peut-être pas, parce que, en vrai, j’avais envie de savoir ce que le nouveau Despentes valait.

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Cher Connard – Virginie Despentes – Grasset – 352 pages (août 2022)

5 réflexions sur “Cher Connard – Virginie Despentes

  1. J’ai lu dans plusieurs retours ce que tu pointes, notamment il y a des punchlines mais ce n’est pas transcendant. Il est dans ma PAL donc je le lirai un de ces jours, mais je crains ne pas être emballée plus que ça. J’ai bien aimé à une époque ; je ne sais pas si, maintenant, j’apprécierais ses romans qui m’avait plu, si ce sont juste les nouveaux dont je me méfie… A voir. Je tenterai, au nom de cette époque où j’appréciais la plume de Despentes !

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