« On est à la fin des années 80, la période bénie des winners. Le capitalisme et ses champions, les Golden Boys de la finance, ont gagné : le bloc de l’Est explose, les flux d’argent sont mondialisés. Tout devient marchandise, les corps, les femmes, les privilèges, le bonheur même. Un monde nouveau s’invente, on parle d’algorithmes et d’OGM.
À Genève, Svetlana, une jeune financière prometteuse, rencontre Aldo, un prof de tennis vaguement gigolo. Ils s’aiment mais veulent plus. Plus d’argent, plus de pouvoir, plus de reconnaissance. Leur chance, ce pourrait être ces fortunes en transit. Il suffit d’être assez malin pour se servir. Mais en amour comme en matière d’argent, il y a toujours plus avide et plus féroce que soi.
De la Suisse au Mexique, en passant par la Corse, Joseph Incardona brosse une fresque ambitieuse, à la mécanique aussi subtile qu’implacable.
Pour le monde de la finance, l’amour n’a jamais été une valeur refuge. »
La soustraction des possibles de Joseph Incardona fait partie de la sélection du prix Audiolib, auquel j’ai la grande chance de participer. Je vous disais récemment que ce qui me plaît le plus dans ce prix, c’est qu’il me permet de découvrir des titres que je n’aurais pas particulièrement choisi de lire ou d’écouter. Et La soustraction des possibles n’est pas un titre que j’avais tellement envie de lire. Le résumé ne me branchait pas plus que ça.
Aldo est prof de tennis. Aldo est un gigolo. On est dans les années quatre-vingt et Aldo veut être riche. Grâce à l’une de ses maîtresses, il va faire transiter de l’argent entre la France et la Suisse contre rémunération. Et il va rencontrer Svetlana, qui travaille dans la finance. Elle veut gravir les échelons, s’enrichir elle aussi. Ils sont faits l’un pour l’autre mais savent qu’ils ne seront jamais heureux ensemble s’ils ne peuvent pas plonger dans une piscine remplie de billets (ils ne le disent pas comme ça, mais c’est l’idée).
La soustraction des possibles, c’est une sorte de photographie des années quatre-vingt, une incursion dans un genre de Côte Ouest. Imaginez les brushings, les bijoux en or et les épaulettes, les peaux bronzées et les déjeuners au country club et vous êtes dans l’ambiance. Dans ce roman de Joseph Incardona, on plonge dans le monde de la finance et des magouilles, des apparences et du danger.
J’ai eu beaucoup de mal à accrocher à l’histoire, que j’ai trouvée bien longue. Mais j’ai vraiment aimée le conteur Damien Witecka, dont la voix est très connue (il fait notamment le doublage de Leonardo DiCaprio). Et certains moments, disons… orgasmiques, m’ont vraiment fait sourire. C’est bien Damien Witecka qui m’a aidée à tenir jusqu’à la fin de l’histoire, parce que si j’avais eu à lire La soustraction des possibles, je pense que j’aurais abandonné en cours de route.
Pour la petite anecdote, au moment où j’écoutais La soustraction des possibles, un lecteur de la bibliothèque est venu ramener le roman. J’en ai profité pour lui demander s’il avait aimé et il m’a répondu : non. Franchement, ça ne m’a pas vraiment motivée, mais j’ai tenu. Et j’ai vaincu. Mais La soustraction des possibles n’a pas été un coup de cœur, loin de là.
La soustraction des possibles – Joseph Incardona – Audiolib – 12h07 – lu par Damien Witecka (septembre 2020)
J’ai adoré sa singularité, son cynisme… et la manière de l’auteur de se moquer de ses personnages, d’adopter un pathétique très dramatique 🙂
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Je suis contente que tu aies aimé ce roman. Moi ça n’a pas été une réussite, mais je reconnais ses qualités.
Maeve
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Oui, j’ai vu ! Ceci dit, je conçois tout à fait qu’on reste hermétique à ce genre de roman assez spécial.
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