Le manuscrit MS620 – Claire Bauchart

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resume« Un manuscrit, trois femmes à trois époques, une même obsession : déchiffrer ce code…
Herta Mertil, une poétesse au bagne de l’Ile des pins en Nouvelle Calédonie laisse derrière elle un manuscrit indéchiffrable : dialecte latin entremêlé de croquis de femmes. À Washington DC dans les années 2010, une étudiante française passionnée d’affaires non résolues, a accès à cet écrit désormais codé sous le nom MS620, sans parvenir à en dénouer l’énigme. En 2019, une mathématicienne, spécialiste des algorithmes et de la cybersécurité à Singapour se voit confier le décryptage de ce vieux texte.
Que recèle-t-il ?
Un jeu de piste entre trois femmes sur trois périodes et trois continents pour percer le mystère d’un manuscrit indéchiffrable. »
monavis
Le manuscrit MS620, le nouveau roman de Claire Bauchart, fait partie de ces romans un peu OVNI – ou OLNI (Objet littéraire non identifié) – qui m’intriguent. J’ai eu l’occasion de découvrir Claire Bauchart à travers son précédent titre Le crépuscule du paon. Et d’échanger ensuite avec elle, et elle est adorable autant qu’intéressante – une très chouette rencontre. Si Le crépuscule du paon est un thriller économique, Le manuscrit MS620 est totalement différent. Encore qu’il y a une enquête…

Herta Mertil a été emprisonnée au bagne de l’Île des pins en Nouvelle Calédonie pour le meurtre de son mari et c’est là qu’elle a fini sa vie. La poétesse a laissé derrière elle un journal cyipté, en utilisant un code qui le rend indéchiffrable. Ce mystère va intéresser trois femmes et nous faire voyager dans trois lieux, à trois époques différentes. L’objectif de ces femmes : trouver la clé qui permettra d’accéder aux dernières paroles d’Herta Mertil, son témoignage, son testament.

J’ai eu très peur en feuilletant Le manuscrit MS620 avant de commencer ma lecture. Il y avait des tas et des tas de silhouettes de femmes dans différentes position et je savais que chaque dessin correspondait à une lettre. Mes cheveux se sont dressés sur ma tête. Avant de continuer dans ma critique de ce livre, il faut que vous sachiez une chose. Les codes, casses-têtes et autres trucs du même genre me rendent complètement timbrée : je déteste ça. Mon amie Caro pourra en témoigner. A chaque partie de Sherlock Holmes que nous faisons ensemble, je me lamente dès qu’il y a un code. Non seulement je n’y comprend rien, mais en plus mon cerveau ne veut pas comprendre alors que j’ai la solution devant les yeux. Et les casses-tête… je me demande si ce n’est pas encore pire. Il y a quelques années, mon amie Wassan m’a offert un casse-tête en bois. J’ai passé la soirée à essayer de le déglinguer pour remettre les billes dans le bon ordre, au lieu de tourner des trucs. j’aurais eu un marteau, je pense que je lui aurait fait un sort. Pour l’anecdote, petite, j’ai essayé de reconstituer un Rubik’cub en enlevant les autocollants de couleurs… Bref, si j’aime me pencher sur des problèmes et des enquêtes, émettre des hypothèses et faire « travailler mes petites cellules grises », comme dirait Hercule Poirot, les codes, ce n’est pas mon truc, c’est tout. J’imaginais déjà devoir trouver la clé, moi-même, pour pouvoir terminer le roman. D’ailleurs, ça m’est déjà arrivé dans un livre de tomber sur la dernière page écrite en code, mais je ne me souviens plus quel livre (j’ai complètement occulté ce mauvais moment). Non, mais franchement, quelle torture !

J’ai donc commencé Le manuscrit MS620 totalement crispée, un carnet, un crayon et un cachet pour soigner ma migraine à venir à côté de moi.

Dès le départ, on se retrouve face au manuscrit laissé par Herta – totalement incompréhensible (ça aurait été surprenant aussi que je trouve la clé rien qu’en regardant ce texte !). Puis, on passe d’une époque à l’autre, découvrant les femmes qui se penchent sur ce mystère. Suzanne, à Nouméa, qui aimerait savoir quel message a laissé sa grand-mère ; Hortense, étudiante et youtubeuse en vogue, qui s’inscrit au cours du fils de Suzanne à Washington afin d’accéder au texte d’Herta que son petit-fils n’a pas réussi à traduire et enfin Bérénice, qui vit à Singapour, et qui est mise sur ce dossier par ses cheffes qui souhaitent l’éloigner d’un projet et des lauriers qu’elles espèrent récolter.

Au départ, je me suis dit que si Bérénice se retrouvait avec le manuscrit MS620 entre les mains, c’est que les autres avaient fait chou blanc. C’est vrai, mais pas tout à fait. Chacune à leur manière a découvert quelque chose et Bérénice s’en sert pour tenter de traduire le texte d’Herta. Ce qui était un cadeau empoisonné de la part de ses cheffes se révèle être une enquête passionnante dans laquelle la mathématicienne se plonge.

Si Hortense est une jeune étudiante qui sait ce qu’elle veut et n’est pas le personnage le plus attachant que j’ai pu croiser dans mes diverses lectures, j’ai beaucoup aimé Bérénice, sa vie, ses doutes, sa relation avec son compagnon… L’enquête est passionnante et je n’ai pas pu m’empêcher d’être admirative. Quel travail de la part de Claire Bauchart ! Elle s’est plongée dans les messages codés pour écrire cette histoire, créer son propre code et tenir le lecteur en haleine. Parce que finalement, que voulons-nous ? Savoir ! Si certains vont s’amuser à tenter de traduire le manuscrit MS620, d’autres comme moi vont se laisser porter par l’histoire en attendant d’avoir la réponse – oui, car on a quand même la réponse à la fin sans devoir s’arracher les cheveux.

Le manuscrit MS620 est vraiment un livre étonnant, passionnant et différent. J’ai beaucoup aimé et je le conseille fortement à tous les amateurs de codes à craquer et de mystères à élucider !

Voir ma chronique sur France Bleu Touraine :

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Le manuscrit MS620 – Claire Bauchart – Filature(s) – 205 pages (février 2022)

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