« À 24 ans on m’annonce que j’ai un cancer, plus précisément un lymphome de Hodgkin de stade 4. Les soignants me rassurent : c’est un cancer qui se soigne en 6 mois ! Sauf que 3 ans plus tard je suis toujours en traitement. Après des mois de chimiothérapie et une autogreffe je bénéficie actuellement d’immunothérapie. Quand on passe la plupart de son temps à l’hôpital, il vous arrive de nombreuses péripéties. J’ai rapidement compris qu’il ne fallait pas que je me laisse faire et que j’impose mes choix pour mieux vivre les hospitalisations ! Je vous embarque dans un monde médical qui peut faire peur, mais qui n’est pas toujours aussi sombre qu’on le pense. À travers mon témoignage, je souhaite briser le tabou du cancer. »
Je ne sais pas si je vais réussir à bien parler d’Un cancer et mille aiguilles de Laura Naudin. Ce témoignage, sous-titré J’aurais dû être guérie en six mois est celui d’une copine. D’abord parce que le sujet n’est pas simple à aborder, ensuite, comme je l’ai dit précédemment, parce que je connais Laura. Laura, c’est une nana adorable. Un petit rayon de soleil, une fille avec un sourire grand comme le monde et aussi une fée des loisirs créatifs. Je l’ai rencontrée il y a quelques années déjà parce qu’elle habite Tours et tient un blog dans lequel elle présente ses créations toutes jolies et donne des conseils pour se lancer dans le macramé, le zentangle ou la pâte fimo (entre autres). Et depuis quelques temps, elle y parle aussi de cancer.
A vingt-quatre ans, on a en effet diagnostiqué un cancer à Laura. Un lymphome de Hodgkin. Au stade 4, normal qu’elle se sentait mal depuis un bon bout de temps. Optimistes malgré le stade de son lymphome, les médecins lui disent qu’en six mois, elle sera sur pied. Elle est jeune, ils vont la bombarder pendant la chimio et tout va se terminer très vite. Mais cela ne s’est pas passé comme ça. Trois ans plus tard, et plusieurs chimios qui n’ont pas été des plus efficaces, elle est encore en traitement.
Son livre – un témoignage que l’on peut voir comme un journal de bord – raconte son parcours. De l’effondrement de son état de santé, sans qu’elle comprenne pourquoi, jusqu’à ce que le diagnostic soit posé. Des chimios ensuite, des nuits de douleurs. La jeune femme s’est retrouvée sans pouvoir parler certains jours tellement elle était mal. Il y aussi eu des moments où elle se sentait mieux et pouvait aller se promener parfois à l’aide d’un fauteuil roulant, souvent avec un fauteuil pliant pour pouvoir s’asseoir quand elle manquait de s’effondrer. Il y a aussi eu les baisses de moral, la colère…
Elle parle aussi du personnel hospitalier. Et là, je vous mets au défi de ne pas avoir envie de foncer à l’hôpital avec une pelle pour défoncer quelques crânes. Heureusement, dans les hôpitaux, certaines personnes sont extrêmement bienveillantes et professionnelles, mais d’autres se trompent dans les ordonnances, lui annoncent des résultats qui ne sont pas les bons – « Vous allez mieux, vos résultats sont supers ! Ah, en fait non, déso » ou alors « Votre taux de globules blancs est très inquiétant. Ah ben non en fait, ça va, allez, bonne journée. »
Et alors, une aide-soignante gagne la palme de la méchanceté. Dans un roman, on pourrait trouver ce personnage caricatural, mais dans un témoignage, on a envie de faire en sorte qu’elle ne puisse plus jamais s’approcher des patients. D’une manière ou d’une autre. #pelle
Dans son livre, Laura Naudin explique beaucoup de choses utiles à savoir pour les proches. Les mots qui blessent, ceux au contraire qui réconfortent. La maladresse, les questions mal posées ou phrases toutes faites, les anecdotes – « Je connais quelqu’un qui a eu le même cancer que toi. Bon, il ne s’en est pas sorti, mais ça va aller pour toi, hein ? »
Elle parle du regard des autres sur les crânes chauves, ce qui a pu lui apporter un peu de bien être, la valise parfaite pour aller en chimio, l’art-thérapie… Il y a aussi quelques encadrés qui font mal au cœur, appelés Piquée au vif qui rassemblent des mots qui l’ont blessée comme « Accroche-toi ma belle, ils t’ont donné une date de fin de vie ? » Vous êtes sans voix ? Moi aussi. Vous me direz, c’est facile ensuite de faire le tri dans ses amis.
Elle n’oublie pas de parler de ceux qui étaient – et sont toujours – ses piliers, ceux qui l’ont accompagnée, les fameux aidants sans qui les malades ne pourraient rien faire. Pour elle, sa famille et son petit ami, une sacrément belle personne, vous le découvrirez en lisant ce témoignage.
Aujourd’hui, Laura va mieux, mais le combat est loin d’être terminé.
Et parce qu’elle a vu en chimio des malades noter des rendez-vous sur des bouts de papier et des post-it qui finissaient par disparaître, elle a réalisé un carnet de rendez-vous médicaux, bien pratique, avec des cases pour noter ses médicaments à prendre, des espaces pour noter ses questions et des activités pour passer le temps pendant les chimios. Elle est en contact avec des associations qui pourront offrir ce carnet ou le vendre à petit prix afin qu’ils récoltent un peu d’argent.
Pour voir ma chronique sur France Bleu Touraine :
Un cancer et mille aiguilles, j’aurais dû être soignée en six mois – Laura Naudin – Autoédition – 166 pages (septembre 2021)
J’ai été très émue en lisant ta chronique. Un livre que je lirais très probablement.
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Merci, c’est gentil. Laura est une fille adorable et pétillante et son livre est vraiment une mine d’infos sur le sujet qui malheureusement touche beaucoup de monde.
Bises et bises
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