Un bon indien est un indien mort – Stephen Graham Jones

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resume« Quatre amis d’enfance ayant grandi dans la même réserve amérindienne du Montana sont hantés par les visions d’un fantôme, celui d’un élan femelle dont ils ont massacré le troupeau lors d’une partie de chasse illégale dix ans auparavant. »monavis

Etrange titre que celui du nouveau roman de Stephen Graham Jones. Un bon indien est un indien mort, titre emprunté à une citation du général de l’armée Philip Sheridan (1831-1888). Etrange histoire que celle livrée par Stephen Graham Jones. L’auteur est Amérindien originaire de la tribu de Pikunis. Et l’histoire d’Un bon indien est un indien mort est un roman glaçant et horrifique. Plus franchement ce que je lis, mais bon pourquoi pas, j’aime les livres parlant des Amérindiens.

Le roman s’ouvre sur le décès de Ricky, tué lors d’une dispute devant un bar. Avant de mourir, il aperçoit un troupeau d’élans. En ville. Il faisait partie d’un groupe de quatre amis issus de la même réserve. Ricky, Lewis, Gabriel et Cassidy ont massacré un groupe de caribous sur une terre sacrée. Parmi eux, une jeune femelle enceinte dont le regard hante Lewis, qui a dû l’achever. Un carnage qui n’a servi à rien car le garde-chasse qui les contraint à abandonner les bêtes mortes. Dix ans plus tard, Lewis perd pied. Il commence à voir des choses étranges sur le tapis de son salon, des bruits de sabots dans l’escalier. Il sait qu’une femme caribou lui veut du mal. Et qu’elle s’en prendra ensuite à ses amis. Si lui voit le danger arriver et comprend comment cela va finir pour eux, ça ne sera pas la même chose pour ses amis.

La tension s’installe tranquillement si bien que lorsque le premier truc sanglant et dégueu est arrivé, j’ai compris que j’étais hyper angoissée. Et que ce n’était que le début. La femme caribou est décidée à se venger de la mort du troupeau, de la femelle et de son bébé. Car lorsqu’une bête est tuée, tout d’elle doit être utilisée. Avoir abandonné les animaux abattus sur une terre sacrée a déclenché leur arrêt de mort à tous. La femme caribou va y veiller.

On sent un peu la misère et l’alcool dans ce roman et l’odeur de pisse. Lewis s’en sort mieux que les autres. Mais le fait d’avoir quitté la réserve, trouvé un boulot et vivre avec une femme blanche ne l’empêche pas de s’accrocher à la réserve et à ses croyances. Pour les autres, rien de très enviable. Des bières, des séparations, des enfants qu’ils ne peuvent plus voir. Pas génial. Mais finalement, c’est quand même mieux que lorsqu’arrive l’heure de rencontrer la mort.

Il y a quelques scènes bien gore – mon imagination fertile s’en serait bien passée – et le match de basket m’a clairement donné des frissons. Au final, je suis contente de l’avoir lu pour avoir pu entrer dans la tête de ces trois Amérindiens, mais je ne regrette pas de l’avoir terminé parce que j’ai encore en tête certaines images que j’aimerais bien oublier. Un bon indien est un indien mort peut être comparé à certains Stephen King, pas trop flippants, pas trop gore, mais quand même assez pour qu’on s’en souvienne longtemps…

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Un bon indien est un indien mort – Stephen Graham Jones – Rivages Noir – 352 pages (septembre 2022)

3 réflexions sur “Un bon indien est un indien mort – Stephen Graham Jones

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