Le pays des phrases courtes – Stine Pilgaard

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« Le pays des phrases courtes, c’est une région rurale à l’ouest du Danemark. L’héroïne, tout juste arrivée de Copenhague, s’y installe et tente de trouver de nouveaux repères dans une communauté isolée… Un roman où l’on navigue entre humour irrésistible et justesse implacable sur les relations sociales.

L’héroïne et narratrice de ce roman s’installe dans le Jutland après avoir longtemps vécu à Copenhague. Elle doit trouver de nouveaux repères dans cette communauté isolée, se faire une place au sein de l’environnement déconcertant de l’école où son compagnon enseigne la créativité à de jeunes bacheliers, et tenter de comprendre le langage et les modes de conversation impénétrables de la population locale. Pour couronner le tout, elle doit assumer son rôle de mère de nouveau-né et la rubrique de conseils aux lecteurs qu’elle tient pour un magazine.
Dans ce roman brillant et hilarant, Stine Pilgaard évoque l’aventure en terre inconnue des néoruraux, les relations humaines, les dilemmes et les chemins de traverse des relations sociales. »monavis

A la recherche d’un roman étonnant, atypique et pas glauque (je dis ça par rapport à mon expérience avec La dernière maison avant les bois de Catriona Ward et ma toute dernière lecture, Débâcle de Lize Spit), Le pays des phrases courtes est à étudier sérieusement. Ce roman de la Danoise Stine Pilgaard se déroule dans le Jutland à l’ouest du pays. Les Jutlandais sont des taiseux et même les noms des villes tiennent en une seule syllabe. L’arrivée de la narratrice dans cette région est un petit choc, car elle, elle parle. Trop. Et sans réfléchir.

Elle a suivi son compagnon embauché comme enseignant dans une højskole, une école alternative (ou école populaire), où les étudiants apprennent la littérature et autres matières artistiques. Elle est devenue en quelques temps mère, embauchée par le journal local pour répondre au courrier des lecteurs et « pièce rapportée » car dans l’højskole, les « maris et les femmes de » ne comptent pas. Qu’importe, cela ne pose pas franchement de problèmes à la narratrice qui a d’autres soucis en tête comme passer son permis de conduire.

Dans Le pays des phrases courtes point de suspense. A la rigueur on peut se demander si la narratrice va réussir à avoir son permis (franchement, sachant que son moniteur n’a jamais vu de pire conductrice, le suspense n’est pas à son comble). Ou alors si le couple va enfin trouver le prénom de leur enfant. Ou encore quand le journal va se décider à la virer parce que ses conseils aux lecteurs sont loin d’être géniaux, car elle profite des réponses pour raconter sa vie.

Dans Le pays des phrases courtes point vraiment d’intrigue non plus. Juste le quotidien légèrement bouleversé de ce couple, qui a tout quitté pour s’installer dans cette école alternative avec leur bébé, loin de leur ancien quotidien familier.

Dans Le pays des phrases courtes en revanche – et ça c’est le moins cool – des chants, pas mal de chants du recueil de chants des højskole (y a-t-il un « s » au pluriel d’højskole mystère) (là, pour les chants, j’avoue avoir rapidement sauté les pages).

Mais j’ai beaucoup aimé le reste, même si les réponses aux courriers des lecteurs m’ont un peu laissée dubitative. J’ai beaucoup souri, un peu ri aussi. La narratrice est une sorte d’inadaptée sociale des plus amusantes. Difficile pour elle de se faire des amis des Jutlandais qui la regardent un peu comme une folle. A la rigueur, c’est avec le prof d’auto-école qu’elle a le plus de chance, il est obligé de rester dans la voiture avec elle ! Et que dire des passages avec la nourrice ? Ils sont drôles. Mais pas comme des blagues faciles. L’humour de Stine Pilgaard se mérite et il faut lire quelques passages étranges et hermétiques pour le mériter. Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment passé un bon moment avec ce roman étrange.
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Le pays des phrases courtes – Stine Pilgaard – Le bruit du monde – 288 pages (mai 2022)

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