A cloche-cœur – Catherine Arley

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resumeAgnès et Michel s’aiment, même s’ils ne peuvent s’empêcher de se déchirer. Cette nuit-là, de retour d’un week-end à la campagne, une énième dispute éclate dans la voiture et Agnès, excédée, demande à descendre. Michel la pousse violemment hors de l’habitacle avant de redémarrer en trombe.
Regrettant presque aussitôt son geste, il décide de l’attendre à l’auberge située à cinq  cents mètres, où ils ont leurs habitudes.
Une heure et demie passe et Agnès ne réapparaît pas. À l’aube, un cadavre de femme  est retrouvé à l’endroit exact où ils se sont quittés. Et si c’était elle ? Michel aurait tout du coupable idéal, ou du petit ami éploré. Reste à savoir lequel de ces rôles est le plus crédible.
Lauréat du prix du roman d’aventures en 1981, A cloche-cœur est un bijou de la littérature noire, dans lequel l’amour est le lieu de tous les fantasmes et de tous les dangers.
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Il y a quelques années, j’ai découvert Catherine Arley à travers son roman La femme de paille. J’étais contente de pouvoir lire A cloche-cœur, un autre de ses romans grâce à NetGalley. J’aime bien les éditions du Masque, car ils rééditent des polars, des textes qui autrement seraient enterrés sous les tonnes de titres qui sortent chaque année.

Catherine Arley, le pseudonyme de Pierrette Pernot est née en 1924 a commencé à publier dans les années cinquante. Mais si La femme de paille a été traduit en vingt-quatre langues, adapté au théâtre et au cinéma, elle n’a vraiment connu le succès que dans les années soixante-dix. Comme quoi, il faut s’accrocher !

Tout commence par une dispute. Agnès et martin sot dans la voiture et le ton monte. Le succès littéraire de l’une, les romans trop confidentiels de l’autre. Ils se disent des mots qu’il n’avaient peut-être pas eu envie de dire (ou au contraire qu’ils avaient envie de cracher au visage de l’autre). Agnès s’énerve et quitte le véhicule, alors qu’ils se trouvent en pleine forêt au milieu de la nuit. Martin part, mais pas très loin. Il s’arrête à l’auberge qu’ils connaissent bien à cinq cents mètres de là. Et il l’attend. L’attend. Et elle ne vient pas. Le lendemain, le corps d’une femme est retrouvé à l’endroit où Martin a laissé Agnès. C’est le début des sueurs froides pour Martin. Un coupable idéal d’autant qu’à peu près tout ce qu’il va faire les jours qui vont suivre sera une véritable catastrophe.

J’ai retrouvé dans ce roman ce que j’avais bien aimé dans La femme de paille. Le texte a beau dater, l’histoire pourrait se passer aujourd’hui, il suffirait simplement qu’Agnès ait perdu son portable. On retrouve quand même l’atmosphère des romans noirs classiques.

Au moment de la dispute, elle se fait rabaisser par Martin, clairement jaloux car une de ses nouvelles va être adaptée à Broadway. Lui qui écrit des romans ne comprend pas qu’un texte écrit vite fait et plutôt moyen à ses yeux apporte le succès à Agnès. Ah, jalousie quand tu nous tiens. Bref, elle quitte la voiture, imaginant sans doute que Martin ne la laissera pas seule. Quand même. Seulement, cet abruti démarre en trombe. Il fait quand même demi-tour pour la rejoindre… Mais pour lui balancer son sac à main à la tronche. C’est décidé, on n’aime pas Martin.

Points communs entre les deux romans que j’ai pu lire de Catherine Arley : le cynisme.  Et l’originalité. Ses personnages ne sont pas épargnés ainsi que mon sens de la justice. Mais on peut dire que c’est vraiment pas mal du tout. Même si Martin est quand même un abruti. Rappelez-vous, on ne l’aime pas.

A cloche-cœur n’est pas un coup de cœur, mais j’ai apprécié de me plonger dans ce roman noir atypique. Cela change et c’est sympa de sortir un petit peu des sentiers battus.

J’aime vraiment bien cette collection du Masque. De bonnes surprises à chaque fois pour le moment.

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A cloche-cœur – Catherine Arley – Le Masque – 240 pages (avril 2023)

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