Derrière le mur coule une rivière – Saverio Tomasella

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« Au bureau comme sur son tapis de course, à table ou au mariage de sa meilleur amie Flora, Estelle contrôle tout : rien ne doit lui échapper. Elle compte ses kilomètres et ses calories, ne tolère aucune erreur, ni dans les comptes de ses clients, ni dans le comportement de son petit ami, qu’elle congédie au moindre faux pas. Seule avec ses remords, elle s’épuise à ruminer ses échecs et son insatisfaction chronique. Jusqu’au jour où Béa, sa voisine, la soixantaine épanouie frappe à sa porte. Avec son rire et sa sensibilité, son franc-parler et sa délicatesse, ses délicieux petits plats et ses amis extravagants, cette bonne fée va bouleverser sa vie. Et petit à petit, par le chant, les rencontres, les voyages, Estelle va laisser sa vie reprendre des couleurs et abandonner cette charge mentale qu’elle s’impose. En s’autorisant à lâcher prise, elle va retrouver la confiance en elle et en les autres, et accepter d’aimer et de s’aimer. »

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Depuis quelques temps, je m’intéresse un peu au développement personnel, c’est sans doute que j’aimerais aller mieux, ne pas me prendre tout le temps la tête, ne pas douter sans cesse… Je sais que l’on peut parfois trouver dans un roman l’énergie dont on a besoin, tomber sur la petite phrase qui servira de déclencheur, d’électrochoc. Mais cela se fait par hasard, sans le vouloir.

Les livres de développement personnel, c’est autre chose. Le lecteur est dans une démarche active, de recherche de changement, de conseils, de déclics, de motivation. Il y a toutes sortes d’ouvrages, des cahiers d’exercices, des essais, écrits par des médecins, des coachs, des profs de yoga… Et il y a les romans.

Le principe du roman de développement personnel est plutôt chouette. Personnellement j’apprécie plus de mon plonger dans ce type de livres que dans un ouvrage spécialisé, plus difficile d’accès. Après, c’est toujours un peu bancale un roman de développement personnel. Il faut trouver l’histoire qui permettra d’emballer joliment le concept que l’on veut expliquer. C’est un peu comme la comédie musicale Mamma Mia, c’est sympa, mais on sent bien qu’on a pris un max de chansons et qu’on a cherché à trouver une histoire pas trop nulle qui permettra d’en caser un maximum. L’histoire n’est pas fondamentale. Et ça se sent. Mais ça a le mérite d’être plus abordable qu’un manuel.

Dans un livre de développement personnel, il ne faut à mon avis pas tout prendre au mot. Chacun a sa vision du bonheur et des objectifs qu’il a envie d’atteindre. Si l’on me dit que je dois me lever tous les matins à 4 heures pour être plus épanouie, moi ça ne me dit rien du tout. Si l’on me dit que je dois changer de boulot pour ouvrir une épicerie vrac en lien avec des producteurs locaux, parce que je dois me lancer dans l’économie circulaire et faire attention à la planète, je dis non aussi. Ce n’est pas ce dont je rêve. Mais il y a toujours des choses à piocher à droite ou à gauche. La question est de savoir ce que l’on veut et ne pas se lancer à corps perdu dans la nouvelle tendance du bonheur qui vient de sortir.

Je vous parle de tout ça parce que je viens de terminer Derrière le mur coule une rivière du psychanalyste Saverio Tomasella, auteur de A fleur de peau. A fleur de peau parlait de l’hypersensibilité, Derrière le mur coule une rivière du lâcher-prise. Et le lâcher-prise, ça me parle – non pas que je sois insensible.

Estelle est une dingue du contrôle, à tel point que ça la rend malade. Elle ne profite plus des instants de joie, elle les regarde passer. Elle met la pression sur sa fille, elle plaque son compagnon. Bref, il est temps qu’elle change quelque chose, car plus rien ne va. Sa rencontre avec la voisine de palier, une pétillante sexagénaire, va être le déclencheur dont elle avait besoin…

Ce roman est assez plaisant, plutôt bien écrit et l’histoire tient la route. En revanche, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en découvrant que les personnages étaient un peu caricaturaux. Entre le vin sans sulfites, le pain sans gluten, les plats végétariens, le guide forestier, les stages de yoga, les écoles alternatives… On se retrouve quand même avec des personnages bien spécifiques. C’est même à se demander ce que ces gens hyper cool, détendus et qui ressentent tant d’énergies positives, faisaient avec une harpie comme Estelle. C’est un peu cliché, mais le roman l’est aussi, dans un sens. Il sert l’auteur à faire comprendre un certain nombre de choses, à aider à débloquer des verrous, et pour cela, il part de situations un peu caricaturales, je préfère vous prévenir.

Beaucoup de techniques sont abordées pour apprendre à prendre du recul, à recentrer son esprit, comme certains exercices de la méthode Vittoz. Des exercices simples à reproduire chez soi ou au bureau. Le livre comprend un carnet d’exercices pour ceux qui souhaitent approfondir. Et c’est plutôt intéressant. J’imagine bien le consulter dans quelques temps, en cas de besoin urgent de lâcher-prise !

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Derrière le mur coule une rivière – Saverio Tomasella – Leduc.s éditions – 232 pages (mai 2018)

2 réflexions sur “Derrière le mur coule une rivière – Saverio Tomasella

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