Balles perdues – Jennifer Clement

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« Sur le parking d’un camp de caravanes, en plein cœur de la Floride, Pearl vit à l’avant d’une Mercury avec sa mère Margot qui dort sur le siège arrière. Elles se sont créé un quotidien à deux, fait de chansons d’amour, de porcelaine de Limoges, d’insecticide Raid et de lait en poudre. Outre ce lien fusionnel, l’adolescente peut aussi compter sur sa meilleure amie, Avril May, avec qui elle fume des cigarettes volées au bord d’une rivière pleine d’alligators, et sur les autres personnages excentriques des caravanes voisines. Mais cet équilibre fragile bascule à mesure que Pearl prend conscience du trafic d’armes qui s’organise autour d’elle, tandis que sa mère s’abîme dans sa liaison avec Eli, un mystérieux Texan au passé trouble qui prend peu à peu sa place dans la Mercury. »

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J’aime bien les romans américains. Les romans qui nous racontent la vie de familles américaines. Balles perdues de Jennifer Clement me semblait donc parfait. D’autant que ce serait l’occasion de découvrir la plume de l’autrice – j’avais hésité à lire l’un de ses précédents romans Prières pour celles qui furent volées.

Balles perdues, c’est l’histoire de Pearl, une gamine qui vit avec sa mère dans une voiture qui s’est posée un jour sur un terrain de caravanes et n’a plus jamais bougé depuis. Pearl n’a jamais eu d’autre maison que cette voiture. Pas d’autre horizon que le terrain de camping, la décharge à côté qui est son terrain de jeux et l’école pour les pauvres comme elle.

Pearl n’a pas d’acte de naissance, pas d’existence. Sa mère, Margot, s’est enfuie après l’avoir eue. Elle a quitté sa famille et son confort bourgeois pour vivre comme une paumée, mais avec sa fille. Margot est un personnage lunaire qui finit par tomber sous le charme d’un mauvais garçon. Les mauvais garçons, elle les aime bien. Elle peut lire les blessures qu’ils ont en eux. Alors que Pearl voit sa mère s’éloigner d’elle, un trafic d’armes se monte sur le terrain de caravanes. Et avec les armes arrivent de mauvaises personnes…

Balles perdues est un roman assez étonnant. A la fois sombre, triste et poétique. Ne comptez pas sur lui pour vous donner le moral, vous seriez déçus. En revanche, si vous appréciez, comme moi, de sortir de votre zone de confort et de découvrir le quotidien des autres, ceux qui sont le plus souvent laissés pour compte, alors vous pourriez bien aimer Pearl, la petite albinos. Mais même moi, je dois vous avouer que j’ai eu du mal à ne pas laisser l’ombre envahir toute la poésie de ce roman, à ne pas me laisser envahir par le spleen. Vous êtes prévenus.

Merci à Babelio et Flammarion pour l’envoi de ce roman.

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Balles perdues – Jennifer Clement – Flammarion  – 304 pages (août 2018)

4 réflexions sur “Balles perdues – Jennifer Clement

  1. Bien d’accord avec vous ; c’est un livre empreint d’une grande mélancolie mais aussi de beaucoup d’empathie et c’est sans concessions sur l’impossibilité de s’en sortir lorsque l’on fait partie des déclassés aux Etats-Unis. J’avais lu les précédents livres de Jennifer Clement : En compagnie de Basquiat et La veuve Basquiat (deux très grands livres ) qui racontaient ses années passées avec le grand peintre Jean Michel Basquiat et déjà planait cette poésie triste, cette acceptation d’un destin dont on pressent très vite qu’il va être tragique .

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