Au café d’Éole – Dimítris Stefanákis

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«On dirait que tous les livres du monde sont rassemblés ici. Et s’il n’y avait pas que les livres… Raskolnikov, Emma Bovary, Hamlet, Joseph K, Lolita, Gatsby, etc. ; et si nous retrouvions face à face ces personnages mythiques de la littérature ? Chez Éole, le patron du café éponyme, c’est possible. Les personnages prennent vie, ne reste plus au client qu’aller à leur rencontre.»

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En lisant la quatrième de couverture d’Au café d’Éole de Dimítris Stefanákis, j’ai tout de suite pensé à Code Quantum. Ça peut paraître un peu délirant d’associer un roman contemporain qui se situe dans une étonnant café dans lequel se côtoient des auteurs célèbres et leurs personnages et une série culte des années quatre-vingt-dix dans laquelle le scientifique Sam Beckett traverse les époques et se retrouve dans la peau de différentes personnes afin de rectifier l’histoire.

Délirant peut-être comme ça, mais si vous êtes comme moi un inconditionnel de Code Quantum et que vous avez vu le dernier épisode (rien que d’y penser, j’ai envie de pleurer), vous avez vous aussi fait le rapprochement. Dans ce dernier épisode chargé en émotion, Sam Beckett se retrouve lui dans un café, dans son propre corps et il y retrouve certains personnages croisés dans ses aventures. Il discute longuement avec le patron, sorte de personnage omniscient et divin. Je m’arrête ici, parce que cette chronique n’est pas sur cette série et son dernier épisode émouvant et que si j’en raconte plus, je vais sans doute fondre en larmes.

Dans Au café d’Éole, le narrateur vient chaque jour boire un café et lire et s’amuse de croiser des personnages de la littérature. Il discute aussi beaucoup avec Éole, le patron qui n’a pas l’air de s’émouvoir de l’étrangeté de sa clientèle.

Ce roman, plutôt court avec ses 140 pages, est à conseiller aux amoureux de la littérature classique. Si vous de connaissez pas le Colonel Chabert, Julien Sorel, Godot ; que Maupassant, Balzac et les sœurs Brontë ne vous parlent pas du tout, je ne pense pas que vous passerez un bon moment avec Au café d’Éole. En revanche, pour les autres… C’est amusant de tenter de se souvenir d’où sortent certains personnages, de les replacer dans leur contexte, ou encore de voir Balzac affublé d’un t-shirt Coca-Cola.

Je me suis aussi beaucoup interrogée sur notre narrateur, sur Éole aussi. Si chaque personnage est un personnage, quels personnages sont-ils ? (Vous me suivez ?) Cette interrogation ne m’a pas quittée et je ne suis pas certaine d’avoir une réponse.

Dimítris Stefanákis est né en Grèce. D’abord traducteur, il commence à être publié en 2000. Au café d’Éole est son onzième roman. Un titre à lire en terrasse de café de préférence, mais sans oublier de lever la tête pour observer ses voisins. On ne sait jamais…

Merci à Babelio et aux Ateliers Henry Dougier pour la découverte de ce roman.

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Au café d’Éole – Dimítris Stefanákis  – Éditions Ateliers Henry Dougier – 140 pages (mai 2018)

4 réflexions sur “Au café d’Éole – Dimítris Stefanákis

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