Les loyautés – Delphine de Vigan

photostudio_1557402786788
photostudio_1555885361723

« J’ai pensé que le gamin était maltraité, j’y ai pensé très vite, peut-être pas les premiers jours mais pas longtemps après la rentrée, c’était quelque chose dans sa façon se tenir, de se soustraire au regard, je connais ça, je connais ça par cœur, une manière de se fondre dans le décor, de se laisser traverser par la lumière. Sauf qu’avec moi, ça ne marche pas. Théo, enfant du divorce, entraîne son ami Mathis sur des terrains dangereux.
Hélène, professeur de collège à l’enfance violentée, s’inquiète pour Théo : serait-il en danger dans sa famille ? Quant à Cécile, la mère de Mathis, elle voit son équilibre familial vaciller, au moment où elle aurait besoin de soutien pour protéger son fils. Les loyautés sont autant de liens invisibles qui relient et enchaînent ces quatre personnages. »
photostudio_1555885425446

Juste après avoir lu Les Gratitudes. de Delphine de Vigan, j’ai emprunté Les Loyautés à la bibliothèque. J’avais été touchée par les personnages et j’étais curieuse de découvrir ce roman qui explorait, lui aussi, les sentiments humains. Très honnêtement, si je n’avais pas été touchée par Les Gratitudes, je n’aurais pas lu Les Loyautés. J’ai eu plein de fois la possibilité de lire Les Loyautés et je n’ai jamais saisi cette occasion. Et très honnêtement encore, maintenant que j’ai lu Les Loyautés, je ne pense pas que j’aurais enchaîné avec Les Gratitudes si j’avais lu Les Loyautés en premier, vous le suivez ? Je ne dis pas que c’est un mauvais roman, pas du tout, mais il m’a beaucoup moins séduite.

Hélène est professeure de sciences au collège et elle s’inquiète pour un de ses élèves, Théo. Elle pense qu’il est battu. Elle reconnaît les symptômes. Elle va tout faire pour lui venir en aide, au risque de sortir de son rôle d’enseignante et flinguer sa carrière.

Théo a douze ans. Et il est écartelé entre sa mère étouffante et son père dépressif. Dans ses deux foyers, il ment. Il ment pour ne pas attrister sa mère et pour continuer à voir son père. Et pour oublier son quotidien qui n’est pas celui d’un gamin de douze ans, il se noit dans l’alcool, espérant s’endormir et ne pas se réveiller.

Mathis est le copain de Théo et il se rend bien compte que son comportement n’est pas normal. Que boire un peu, c’est drôle, mais boire tout le temps, autant, ce n’est pas normal. Et en plus, sa mère se méfie de leur relation. Il craint qu’elle l’empêche de voir son copain.

Et en effet, Cécile n’aime pas vraiment Théo, qui a une mauvaise influence sur son fils. Mais surtout, elle découvre le petit secret de son mari et se demande bien comment elle va pouvoir gérer, maintenant qu’elle sait.

Si je n’ai pas été aussi emballée que pour Les Gratitudes, il faut quand même dire que Les Loyautés, c’est pas mal. Et que l’on touche vraiment du doigt différents aspects de ce sentiment. Et ça fait réfléchir. J’ai sans doute moins aimé parce que ce que Delphine de Vigan nous montre n’est pas le plus joli côté de l’être humain. On y voit la détresse, la rancœur, le désespoir, la haine. On est loin de l’amour et de la gratitude. Ici aussi on aime et on pardonne, ou alors si on n’aime pas, on fait avec et on accepte, parce que c’est la vie, mais ce n’est pas aussi joli. Je pense que je vais tout de même me souvenir un moment de Cécile qui m’a beaucoup amusée dans sa rébellion. Ce qui a aussi contribué à alléger le ton du roman. 

Un bon livre, un peu court, mais pas aussi touchant, selon moi, que Les Gratitudes. Mais c’est parce que je préfère la tendresse.

photostudio_1555881547414

Les loyautés – Delphine de Vigan – JC Lattès – 208 pages (janvier 2018)

5 réflexions sur “Les loyautés – Delphine de Vigan

  1. Pingback: Delphine de Vigan – Les Loyautés | Sin City

  2. Pingback: De Rachel Abbott à Marian Izaguirre | Mademoiselle Maeve

  3. Pingback: U / Z | Mademoiselle Maeve

Laisser un commentaire