Soif – Amélie Nothomb

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«Pour éprouver la soif il faut être vivant.»

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Soif, est le nouveau roman d’Amélie Nothomb. Je ne fais pas partie des lecteurs qui se précipitent sur les romans de cette romancière atypique dès leur sortie, je dois même avouer que le dernier que j’ai lu est Journal d’Hirondelle, que j’ai lu quelques mois après sa sortie en 2006. Alors, je ne vais pas pouvoir confirmer ce que j’ai pu lire à droite et à gauche, c’est-à-dire que Soif ne ressemble à aucun autre de ses livres. Je ne suis pas une spécialiste de l’autrice, je vous parle donc en novice de ce titre.

Si je ne me jette pas sur les livres d’Amélie Nothomb, c’est surtout que je ne cours pas après les romans courts. Non pas que je sois une amatrice des pavés de trois kilos, mais un livre de 150 pages me frustre un peu : à peine entrée dans l’histoire, j’en suis éjectée. Mais à chaque fois que je me suis plongée dans un de ses romans, j’ai apprécié les qualités littéraires. Franchement, Amélie Nothomb écrit très bien, aussi bien qu’elle ne parle en interview – je la trouve fascinante et très attachante.

Si vous suivez un peu l’actualité de la rentrée littéraire, vous avez sans doute entendu à propos de Soif, qu’il pourrait bien être le Goncourt 2019, et que cette année pourrait bien être celle de l’autrice. Souhaitons-lui, elle ne l’a jamais reçu.

Si l’on se fie à la quatrième de couverture, on ne sait pas de quoi parle Soif – un grand classique chez l’autrice qui n’aime pas les résumés. Je vais néanmoins me risquer à vous en bricoler un, je suppose que cela vous arrangera si vous ne connaissez pas déjà le thème de ce roman. Soif parle du Christ. De son procès jusqu’à sa mort sur la croix et sa résurrection. Enfin plutôt le Christ parle dans Soif, car Amélie Nothomb a choisi d’utiliser la première personne du singulier pour que l’on entre dans la tête de Jésus. Audacieux. 

Alors pourquoi Soif ? Parce que Jésus refuse de boire la veille de sa crucifixion pour que la soif soit telle qu’elle atténue ses autres souffrances. Pour lui, Dieu est tout entier dans la première gorgée d’eau que l’on avale lorsqu’on a soif. Parce que ce roman parle de Jésus, qui se savait condamné dès le départ et qui a pourtant décidé de venir en aide aux autres – on notera l’ingratitude de ceux qui ont pu bénéficier de ses miracles, les souvenirs du procès sont cyniquement drôles. On découvre un Christ humain, aimant, amant aussi.

Comme je l’imaginais, j’ai terminé Soif avant même avoir eu la sensation d’être confortablement installée dans l’histoire, mais j’ai aimé. Je ne vais pas dire que j’ai adoré – d’ailleurs mon institutrice de CM2 m’aurait reprise en disant que l »adore que Dieu » – mais j’ai aimé ce Christ au corps plein de douleurs et de désir, j’ai trouvé réconfortant de me dire qu’il aura connu l’amour, et pas seulement l’ingratitude. Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre, afin de savoir si tout le monde s’est enflammé autour de ce roman où si Amélie Nothomb va avoir son Goncourt…

Pour voir la vidéo de ma chronique sur France Bleu Touraine :

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Soif – Amélie Nothomb – Albin-Michel – 162 pages (août 2019)

7 réflexions sur “Soif – Amélie Nothomb

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  2. Moi je me suis mortellement ennuyée… Pourtant j’aime la plume d’Amélie Nothomb et ses histoires courtes bien agréables quand on veut lire quelque chose de rapide. Mais alors là… je n’ai pas vu l’intérêt 🤔

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