Bordeterre – Julia Thévenot

« Inès, 12 ans, est le genre à castagner ceux qui cherchent des embrouilles à son frère, Tristan, autiste de 16 ans. Tristan lui, est plutôt du genre à regarder des deux côtés avant de traverser. Mais ce jour-là, il ne parvient pas à retenir sa sœur qui, courant après son chien… bascule dans un univers parallèle. Bordeterre. C’est le nom de cette ville, perchée sur une faille entre deux plans de réalité. On y croise des gamins qui chantent pour faire tourner un moulin, des châtelains qui pêchent des cailloux… et des créatures étranges. Inès, par nature, est ravie. Elle explore, renifle le derrière de Bordeterre avec une joie souveraine, comme le chien qu’elle a suivi. Tristan est plus inquiet : il y a quelque chose de pourri dans cette ville. »

Bordeterre de Julia Thévenot est sorti en mars. Comme tout le monde, en mars, j’étais confinée et je voyais sur Instagram de jolies photos de ce roman ado que certains avaient eu la chance de se procurer avant le confinement. Et moi je rongeais mon frein. J’étais totalement séduite par la jolie couverture et curieuse, car Julie Thévenot est Tourangelle, comme moi.  En reprenant le travail, j’ai vu que Bordeterre faisait partie des romans à lire pour notre office ado et j’ai sauté dessus (n’imaginez pas une mêlée digne d’un match de rugby, j’ai pu le récupérer tranquillement après une de mes collègues).

Julia Thévenot a fait des études de littérature jeunesse, a tenu un blog de littérature jeunesse et travaille maintenant dans une maison d’éditions – Sarbacane, celle qui a édité Bordeterre. Rien de surprenant donc à ce que son roman soit pour la jeunesse. Elle adore J. K. Rowling et Clémentine Beauvais et d’ailleurs j’ai retrouvé un peu de cette dernière dans le style de Julia Thévenot (ce qui n’a pas été pour me déplaire). Après cette petite présentation, je suppose que vous avez envie de savoir de quoi parle ce roman et si vous allez aussi vous précipiter dessus.

Inès est une jeune ado de douze ans, vive et toujours prête à se castagner, surtout lorsqu’il s’agit de défendre son grand frère, Tristan. Tristan a beau avoir seize ans et une carrure de rugbyman, il souffre de troubles autistiques et les adolescents de son âge ne sont pas tendres avec ceux qui ne sont pas comme tout le monde. Ils sont tous les deux en vacances avec leur mère et en courant après leur chien, ils tombent dans un autre monde, Bordeterre. Séparés rapidement, ils se souviennent difficilement de leur vie d’avant, de leur liens fraternels – merci les diverses potions d’oubli – mais vont travailler ensemble à mettre en place une révolution car, à Bordeterre, la vie n’est pas douce pour tout le monde.

Ce qui est très chouette avec ce roman, c’est que Julia Thévenot a réussi à créer un véritable univers. On n’y croise aucun vampire, ni aucun loup-garou, mage noir ou sorcière maléfique, mais il y a toutefois une petite forme de magie, liée à la musique. Enfin plus précisément aux chansons. L’énergie à Bordeterre est créée par du quartz et des gens qui chantent. Le pouvoir des paroles est très puissant, c’est pour cela que de nombreuses chansons sont totalement interdites et que de petits êtres à trois yeux sont là pour veiller à ce que personne ne fredonne des textes prohibés.

J’ai mis un peu de temps à rentrer dans ce roman, mais je dois dire qu’à la fin, je me suis laissée embarquer. J’ai aimé le clin d’œil à la musique que l’on retrouve dans les titres des chapitres. Je ne sais pas s’il y aura un tome deux, mais en tout cas, si l’univers vous plaît, sachez que ce livre est très agréable à lire. En revanche, personnellement, je le conseillerai plus à des grands ados qu’à partir de douze ans.

Voir ma chronique sur France Bleu Touraine :

Bordeterre – Julia Thévenot – Sarbacane – 520 pages – dès 12 ans (mars 2020)