Journaux troublés – Sébastien Perez et Marco Mazzoni

« Bipolarité, dysmorphophobie, paranoïa… tout le monde connaît ces termes. Mais que dissimulent-ils réellement ? Cet ouvrage aborde treize maladies psychiatriques à travers des extraits de journaux intimes de patients d’un asile imaginaire : l’Arion Asylum. L’un après l’autre, ces troubles mentaux se racontent, accompagnés d’une illustration, parabole animalière ; puis s’ensuit une transcription émotionnelle sous forme de bande dessinée, avant de terminer par une description succincte de la maladie. Un livre qui traite magnifiquement d’un sujet ancré dans la société depuis toujours et qui n’a jamais cessé de fasciner. »

Quand j’ai vu Journaux troublés de Sébastien Perez et Marco Mazzoni, j’ai tout de suite pensé à Benjamin Lacombe. Ce qui est plutôt chouette, parce que j’adore l’univers graphique de Benjamin Lacombe. Je n’étais pas totalement à côté de la plaque en pensant à lui, parce que Sébastien Perez a travaillé avec Benjamin Lacombe, sur Frida notamment. Là, Benjamin Lacombe n’a pas participé en ce qui concerne l’illustration, mais apparemment il a dû pousser Sébastien Perez à aller au bout de son idée. Et c’est tant mieux.

Journaux troublés est un livre hybride, entre journal, BD, album, recueil de poésie et ouvrage de psychologie. Treize troubles mentaux sont présentés. D’abord à travers les mots extraits du journal d’un patient atteint de la maladie, puis d’une illustration, puis d’une bande dessinée, puis d’une définition de la maladie. Les mots sont poétiques, les dessins de Marco Mazzoni eux sont une sorte de bestiaire onirique beaux dans leur côté sombre. Ils mettent presque mal à l’aise. Presque. Enfin à mon sens.

Journaux troublés est un livre magnifique, un bel objet. Pas un livre drôle, pas un livre léger. Ce n’est pas un livre qui laisse indifférent ni qui plaira à tout le monde, ni qu’il faudra glisser entre toutes les mains. Mais entre les miennes assurément.