Il est juste que les forts soient frappés – Thibault Bérard

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« Lorsque Sarah rencontre Théo, c’est un choc amoureux. Elle, l’écorchée vive, la punkette qui ne s’autorisait ni le romantisme ni la légèreté, se plaisant à prédire que la Faucheuse la rappellerait avant ses 40 ans, va se laisser convaincre de son droit au bonheur par ce fou de Capra et de Fellini. Dans le tintamarre joyeux de leur jeunesse, de leurs amis et de leurs passions naît Simon. Puis, Sarah tombe enceinte d’une petite fille. Mais très vite, comme si leur bonheur avait provoqué la colère de l’univers, à l’euphorie de cette grossesse se substituent la peur et l’incertitude tandis que les médecins détectent à Sarah un cancer qui progresse à une vitesse alarmante. Chaque minute compte pour la sauver. Le couple se lance alors à corps perdu dans un long combat, refusant de sombrer dans le désespoir. Un récit d’une légèreté et d’une grâce bouleversantes, entre rire et larmes, dont on ressort empreint de gratitude devant la puissance redoutable du bonheur. »coupdecoeur

Il est juste que les forts soient frappés est le premier roman de Thibault Bérard. Lors de sa sortie, en janvier 2020, j’ai vu passer de nombreux avis enthousiastes. Mais le sujet me faisait peur. Je n’aime pas pleurer et je ne voyais pas comment ne pas fondre en larmes en me plongeant dans cette histoire. Du coup, je suis passée à côté de cette lecture sans m’y arrêter.

L’association Livres en Loire, qui a organisé le salon du livre de Tours l’an dernier – et qui a malheureusement dû annuler la deuxième édition – a lancé le prix Honoré-de-Balzac en 2019. Les bénévoles ont souhaité toutefois maintenir ce prix littéraire qui récompense un roman lié à La condition humaine, une « histoire naturelle de la société ». L’an dernier, le prix a été décerné à Yoan Smadja pour son premier roman J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi et cette année, les membres du jury (écrivains, libraires, journalistes littéraire, partenaires et membres de l’association) ont voté pour Il est juste que les forts soient frappés. L’occasion pour moi de me plonger enfin dans ce roman – ce que j’appréhendais fortement, par peur de pleurer tout le long de ma lecture. Pourquoi ? Parce que l’histoire est triste.

Sarah, ancienne punkette, borderline, persuadée qu’elle mourrait avant d’avoir quarante ans, rencontre Théo et c’est le coup de foudre. Ils s’aiment tellement tous les deux qu’ils décident de fonder une famille, rigolant ensemble de se couler si facilement dans le moule des amoureux transis – ils se donnent même des petits noms ridicules. Après un premier bébé, Sarah tombe à nouveau enceinte et c’est là que son monde s’effondre. On lui trouve une tumeur galopante, elle va mourir. Aucun suspense, dès le début du roman, Sarah nous annonce qu’elle est morte et c’est elle qui va nous raconter son histoire – leur histoire à elle et à Théo.

Je ne vous cache pas que ce roman m’a fait pleurer à chaudes larmes, mais qu’il est beau ! Thibault Bérard est éditeur jeunesse et j’ai aimé la façon dont il s’est emparé des codes bien moins stricts de la littérature adolescente pour écrire ce roman, dans le fond comme dans la forme. Son style est lumineux, ses personnages le sont aussi et on sourit entre les larmes. C’est un très beau roman, merci au jury du prix Honoré-de-Balzac, de m’avoir forcée à aller au-delà de mes réticences. Sans cela, je serais passée à côté de cette histoire, de Sarah, de Théo et du plus joli coup de cœur de l’année 2020.

Faut-il le glisser sous le sapin ? Vu le sujet, je ne sais pas si c’est le cadeau de Noël idéal, mais c’est un cadeau à se faire, ça s’est certain – et c’est une personne qui déteste les romans tristes qui vous le dit !

Pour écouter ma chronique sur France Bleu Touraine, c’est par ici.

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Il est juste que les forts soient frappés – Thibault Bérard – Éditions de l’observatoire – 210 pages (janvier 2020)

5 réflexions sur “Il est juste que les forts soient frappés – Thibault Bérard

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