« Alors qu’une épidémie sans merci a séparé la capitale britannique du reste du monde, alors que le Premier ministre lui-même vient de mourir, un ouvrier découvre sur le chantier ce qu’il reste du corps d’un enfant. MacNeil, l’homme qui a décidé de quitter la police, est envoyé sur les lieux. C’est lui, le policier désabusé, qui va devoir remonter la piste d’une machination abominable, dans une ville en butte aux pillages où les soldats en patrouille font la loi. Et alors qu’il apprend que son fils unique, Sean, est contaminé à son tour, n’ayant qu’une chance infime d’en réchapper. »
Lors du premier confinement, je n’ai rien trouvé de mieux à faire que lire Némésis de Philip Roth – je pensais me plonger dans un roman sur le sport et c’est en réalité l’histoire d’une épidémie de polio dans un centre de vacances… Du coup, chat échaudé craignant l’eau froide, je me suis bien gardée de rester à distance de tous livres parlant d’épidémie ou de confinement voire d’apocalypse. C’était évidemment sans compter sur le « nouveau » roman de Peter May. Je suis faible.
Quarantaine, le nouveau roman de l’un de mes auteurs favoris, n’a pas été écrit durant le confinement – il semble toutefois que nous allons devoir faire face à une véritable vague de romans sur le Covid écrits durant le premier confinement. Mais ce n’est pas le cas de ce nouveau Peter May. Non, Quarantaine a été écrit en 2005 et il est inspiré de l’épidémie de grippe H5N1. A l’époque, les éditeurs lui ont dit que ce n’était pas très crédible et il a remisé son manuscrit dans un tiroir jusqu’à l’année dernière. Là, étonnamment, on ne lui a pas ressorti l’argument du « pas très crédible ». Imaginez un peu…
Londres est totalement confinée, la ville fait face à une vague de grippe mortelle qui touche absolument toute la population. Le Premier Ministre vient d’ailleurs de succomber à la maladie. Tous les Londoniens sortent masqués et gardent leurs distances, les transports en commun ne fonctionnent plus et on détruit des bâtiments pour construire des hôpitaux. Cela n’empêche pas la police de continuer à travailler et MacNeil va enquêter sur des ossements découverts dans un sac. Une dernière enquête pour son dernier jour de travail.
Macneil est un personnage attachant si l’on prend le temps de le découvrir et l’enquête est prenante. On remonte petit à petit le fil d’une machination révoltante qui ravira les conspirationnistes. En revanche, en ce qui concerne l’épidémie de grippe, ce n’est absolument pas crédible.
Imaginez une psychose dès que quelqu’un tousse, des gens qui hurlent « ton masque » quand quelqu’un oublie de remettre le sien après une pause cigarette, des distances obligatoires à respecter et des gens qui braquent ceux qui ont des comprimés antigrippaux ? Franchement, qui peut croire un truc pareil ?
Évidemment, je plaisante et Quarantaine semble étrangement prophétique. Et ça fait peur. Mais c’est un bon roman. Dois-je vous le conseiller ? Oui, si son contexte vous donne envie ou ne vous effraie pas. Non, si vous ne voulez pas entendre parler d’épidémie. Néanmoins, faites attention aux sorties littéraires qui se préparent et lisez bien les résumés – ne faites pas comme moi avec Némésis.
Pour écouter ma chronique sur France Bleu Touraine, suivez le lien (chronique du 8 avril)
Quarantaine – Peter May – Le Rouergue – 320 pages (mars 2021)
Je note ! En général j’aime beaucoup la plume de Peter May ^^
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Moi aussi !
Bises et bises,
Maeve
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Pingback: M / P | Mademoiselle Maeve
Bonjour et merci pour cette chronique. Je suis d’accord avec vous, j’ai globalement passé un très bon moment de lecture, même si je préfère néanmoins la trilogie de Lewis. J’ai été un peu moins convaincu par les personnages des « méchants » et leurs motivations… Bien cordialement,
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Oui moi aussi j’ai tout de même préféré la trilogie de L’homme de Lewis.
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J’adore cet auteur et je ne connaissais pas ce livre
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Je pense qu’il est sorti à cause du COVID, mais il est sympa
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