1, 2, 3, nous irons au bois – Philip Le Roy

« Lassée par les révisions du bac, Fanny surfe sur les réseaux sociaux et tente sa chance pour participer au jeu Ne reviens pas ! Sélectionnée, elle est convoquée avec neuf autres adolescents. On leur masque les yeux avant de les faire monter dans un fourgon et de leur expliquer l’objectif du jeu  : rester à l’intérieur d’une forêt isolée le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul d’entre eux. Chacun pourra utiliser tous les moyens légaux pour pousser les autres à abandonner. Fanny s’inquiète, il n’y a pas de réseau et seulement neuf kits de survie ont été dissimulés dans la forêt. L’un des concurrents en sera donc dépourvu. La nuit tombe, on dépose Fanny, seule, au milieu de nulle part. L’environnement obscur grouille de sons inquiétants. Il commence à pleuvoir. Le jeu peut commencer… »

J’ai emprunté 1, 2, 3, nous irons au bois de Philip Le Roy à la bibliothèque parce que ma collègue Marie voulait mon avis sur le personnage principal. Marie est actuellement en train de lire presque tous les thrillers pour ados que nous avons à la bibliothèque parce que quelques lectrices sont accros aux histoires flippantes et qu’elle veut pouvoir conseiller certains titres – je la soupçonne d’aimer quand même un peu ça et je ne vais pas la blâmer parce que j’aime aussi beaucoup les thrillers ados.

Marie ne m’a pas vraiment super bien vendu 1, 2, 3, nous irons au bois, car elle voulait savoir si moi aussi je trouverais l’héroïne insupportable. Je n’avais donc pas super hâte de me plonger dans ce roman, mais quand il faut y aller…

Fanny, en pleine révision de bac – traduire par « en plein scrolling sur les réseaux sociaux » – voit passer une annonce pour un jeu appelé Ne reviens pas ! Dix candidats, une forêt hantée, absolument zéro réseau et celui ou celle qui reste le plus longtemps gagne 10 000 euros et la possibilité de voir les vidéos filmées avec son téléphone devenir un film à la Blair Witch.

Fanny, totalement accro à son portable se dit qu’une petite déconnexion lui ferait du bien et elle se met à rêver de faire un film. Grand morceau de chance, elle est sélectionnée. Moins sympa pour elle, Fanny est une trouillarde et il va falloir qu’elle s’accroche pour tenir le coup dans une forêt pleine de trucs effrayants – animaux qui grouillent, rampent et s’accrochent dans les cheveux et silhouettes fantomatiques… Rapidement Fanny fait une alliance avec Axel qu’elle trouve plutôt mognon et entre les attaques de sangliers et les serpents, elle aimerait bien le séduire. Car Fanny a besoin de plaire, à besoin de sentir qu’elle est aimée.

1, 2, 3, nous irons au bois est un thriller pour ados – pas sûre qu’un adulte habitué au genre se mette à frissonner. On retrouve des ados piégés dans les bois qui vont devoir s’allier lorsqu’ils comprennent qu’ils ont été piégés. Mais par qui et pourquoi et ? Je vous laisse le découvrir.

Et parlons de Fanny, car c’est pour elle que j’ai lu 1, 2, 3, nous irons au bois. Fanny est accro aux réseaux sociaux, comme beaucoup. Elle aime se prendre en photo et se mettre en scène, comme beaucoup. En préparant sa vidéo et lors de son entretien, elle admet qu’elle est froussarde mais qu’elle a un grand sens de l’humour. Et en effet, elle fait beaucoup de blagues qui ont le mérite de dérider ses camarades. Dans le groupe que forment les candidats, elle fait figure de clown repentant et elle a son utilité. Après, ce n’est pas parce qu’elle n’est pas particulièrement attachante qu’elle est la pire des candidats de Ne reviens pas !

Ce roman, thriller horrifique pour ados, évoque des sujets actuels : les réseaux sociaux, le harcèlement et l’homosexualité. On retrouve un peu de Breakfast club avec ses personnages très marqués. Ici on a la rigolote, la bombe, le tas de muscles, l’intello, le leader, la rebelle, la flippée…

Ce n’est pas un mauvais roman, j’ai passé un bon moment, mais pas un moment génial, car je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages – Marie avait raison !

1, 2, 3, nous irons au bois – Philip Le Roy – Rageot – 416 pages – dès 12 ans (juillet 2020)