Seule en sa demeure – Cécile Coulon

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« Le domaine Marchère lui apparaîtrait comme un paysage après la brume. Jamais elle n’aurait vu un lieu pareil, jamais elle n’aurait pensé y vivre. » C’est un mariage arrangé comme il en existait tant au XIXe siècle. À dix-huit ans, Aimée se plie au charme froid d’un riche propriétaire du Jura. Mais très vite, elle se heurte à ses silences et découvre avec effroi que sa première épouse est morte peu de temps après les noces. Tout devient menaçant, les murs hantés, les cris d’oiseaux la nuit, l’emprise d’Henria la servante. Jusqu’au jour où apparaît Émeline. Le domaine se transforme alors en un théâtre de non-dits, de désirs et de secrets enchâssés, « car ici les âmes enterrent leurs fautes sous les feuilles et les branches, dans la terre et les ronces, et cela pour des siècles ».
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Le nouveau roman de Cécile Coulon faisait partie de ceux que j’attendais avec impatience et je ne sais pas pourquoi j’ai autant attendu pour le chroniquer – il y a des mystères que je ne m’explique pas. J’avais bien aimé Une bête au paradis et j’étais curieuse de voir ce qu’elle nous réservait cette fois-ci avec Seule en sa demeure. Depuis sa sortie, j’ai vu passer des avis enthousiastes, et un qui dégommaient son livre, il n’y a pas d’autre mot – c’était tellement vilain qu’on pouvait se demander si l’auteur de cette chronique putassière que j’ai lue n’était pas une attaque gratuite contre l’autrice. Frédéric Beigbeder n’est décidemment pas quelqu’un que j’apprécie. Mais bref, revenons à ce qui nous intéresse, Seule en sa demeure.

Rendons-nous dans le Jura au XIXe siècle pour faire la connaissance d’Aimée. La jeune fille de 18 ans accepte un mariage plutôt avantageux avec Candre Marchère, un riche propriétaire terrien. Elle quitte donc sa famille pour s’installer dans la demeure de Candre, tenue d’une main de fer par Hendria qui voit arriver d’un mauvais œil la nouvelle épouse de Candre. Nouvelle épouse, car Aimée apprend que la première épouse de son mari est décédée peu de temps après son mariage. Si les petits déjeuners avec son époux sont plein de tendresse, le reste du temps Aimée se retrouve bien seule dans cette grande maison. Et Candre ne la laisse plus en sortir. Entre Henria et un mystérieux jeune homme qui semble l’épier du jardin, ses seuls moments de joie dans prison pleine de courants d’air sont ses cours de flûte avec Emeline.

Pour être honnête, les premières pages de Seule en sa demeure ne m’ont pas emballée. Le démarrage était un peu difficile, mais passées les vingt premières pages, j’ai été happée par l’ambiance. Qui m’a fait penser à celle d’un autre roman – que j’ai adoré, d’ailleurs, il s’agit Rebecca de Daphné du Maurier. J’ai aimé cette référence, consciente ou non de la part de Cécile Coulon (je n’en ai aucune idée) et pour avoir lu d’autres romans qui, clairement, ont copié Rebecca, de manière parfois un peu ridicules tellement c’était plagié (avec quand même l’impression qu’on se foutait clairement de la gueule du lecteur en réécrivant la même histoire en moins bien) ici c’est réussi.

Seule en sa demeure est un roman sombre, plein de mystère et de danger. On sent la tension monter en même temps qu’Aimée découvre ce qu’on lui a cachée. Sa relation avec Candre est très étrange, presque dérangeante ; et Henria est comme une ombre menaçante, pour le coup vraiment dérangeante. Seules les leçons de musique semblent apaisées et pleines de tendresse. Le rapprochement des deux femmes, la douceur de ces moments rendent ce roman un peu lumineux, un peu moins triste. Encore que…

Pour être honnête, les premières pages de Seule en sa demeure ne m’ont pas emballée. Le démarrage était un peu difficile, mais passées les vingt premières pages, j’ai été happée par l’ambiance. Qui m’a fait penser à celle d’un autre roman – que j’ai adoré, d’ailleurs, il s’agit Rebecca de Daphné du Maurier. J’ai aimé cette référence, consciente ou non de la part de Cécile Coulon (je n’en ai aucune idée) et pour avoir lu d’autres romans qui, clairement, ont copié Rebecca, de manière parfois un peu ridicules tellement c’était plagié (avec quand même l’impression qu’on se foutait clairement de la gueule du lecteur en réécrivant la même histoire en moins bien) ici c’est réussi.

Seule en sa demeure est un roman sombre, plein de mystère et de danger. On sent la tension monter en même temps qu’Aimée découvre ce qu’on lui a cachée. Sa relation avec Candre est très étrange, presque dérangeante ; et Henria est comme une ombre menaçante, pour le coup vraiment dérangeante. Seules les leçons de musique semblent apaisées et pleines de tendresse. Le rapprochement des deux femmes, la douceur de ces moments rendent ce roman un peu lumineux, un peu moins triste. Encore que…

Comme dans Une bête au paradis avec la ferme et la terre, ici les lieux, la maison, la forêt du Jura contribuent à mettre le lecteur dans l’ambiance ; ils isolent encore plus Aimée de sa famille, de la vie en dehors du manoir. J’ai finalement beaucoup aimé, me réjouissant d’avoir passé les premières pages pour découvrir cette histoire noire et tragique. J’ai même préféré Seule en sa demeure au précédent Cécile Coulon.

Voir ma chronique sur France Bleu Touraine :

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Seule en sa demeure – Cécile Coulon – L’Iconoclaste – 333 pages (août 2021)

3 réflexions sur “Seule en sa demeure – Cécile Coulon

  1. Moi qui hésitais, voici une chronique qui me donne envie de découvrir Cécile Coulon (comme votre blog m’avait permis, dans un tout autre genre, de découvrir Andrea H. Japp il y a quelques années, on en avait parlé ensemble). Donc merci à vous, et tant pis pour ma PAL.

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  2. Pingback: Seule en sa demeure, Cécile Coulon – Pamolico – critiques romans, cinéma, séries

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