Les étincelles invisibles – Elle McNicoll

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« Addie est autiste. Lorsqu’elle apprend en cours d’histoire que sa petite ville de Jupiner a persécuté, torturé et exécuté au Moyen Âge des dizaines de sorcières, elle est bouleversée. Ces femmes accusées de sorcelleries n’étaient-elles pas autistes ou neuroatypiques comme elle ?
Victime de brimades en classe, Addie se sent particulièrement concernée par leur sort. Elle décide de mener campagne pour que la ville de Jupiner rende hommage à ces sorcières injustement traitées. »

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J’ai lu Les étincelles invisibles pour le travail, choisissant ce roman ado parce qu’il parlait de l’autisme, un sujet qui m’intéresse beaucoup. L’autrice écossaise, Elle McNicoll, a écrit deux romans jeunesse, mais seul Les étincelles invisibles est paru en France. Ce qui est intéressant concernant le thème de l’autisme, c’est qu’Elle McNicoll est autiste. On peut donc imaginer qu’elle sait de quoi elle parle.

Addie est autiste. Elle ne supporte pas les bruits lorsqu’ils sont trop forts, les lumières lorsqu’elles sont trop vives et s’ennuie en classe lorsqu’elle ne se sent pas stimulée. En revanche, quand un sujet l’intéresse, elle creuse, pose des tas de questions, ce qui ennuie prodigieusement son enseignante. Cette dernière est une femme aigrie qui n’aime pas Addie et participe au harcèlement scolaire que subit la jeune fille. Tous les jours, elle se fait insulter, on se moque d’elle et son enseignante n’est pas en reste. Sa meilleure amie lui a tourné le dos pour se rapprocher de la fille la plus méchante de la classe qui prend un malin plaisir à la provoquer. Heureusement, une nouvelle élève ne prend pas part à la vendetta contre Addie mais semble vouloir devenir son amie.

A la maison, Addie n’est pas la seule à être autiste. Elle a deux grandes sœurs, des jumelles, dont l’une est elle aussi atteinte du trouble du spectre de l’autisme. Et toutes deux doivent vivre sans jamais être totalement elles-mêmes, afin de se couler au mieux dans le moule de la normalité. Fatiguant.

Lorsqu’Addie découvre que des femmes, des sorcières, ont été persécutées et exécutées dans sa ville, elle n’a plus qu’une idée en tête : demander au conseil municipal de rendre hommage à ces femmes considérées comme différentes. Comme elle. Comme sa sœur.

Si Les étincelles invisibles n’est pas un coup de cœur, j’ai bien aimé cette histoire qui dépeint le quotidien d’une personne autiste, sa relation avec les autres, loin d’être simple. Ce n’est pas parce que l’on est autiste que l’on ne peut pas être entendu, considéré, respecté – j’enfonce des portes ouvertes, mais les personnages du livre ne sont sans doute pas tous sortis de l’imagination de l’autrice. La comparaison entre les autistes et les femmes considérées comme des sorcières à l’époque est aussi intéressante, car on sait que les femmes différentes étaient gênantes, tous comme les femmes mariées dont les maris voulaient se débarrasser ou les femmes indépendantes, celles dont les propos ou les actes dérangeaient.

C’est un roman plutôt sympa qui permettra sans doute aux ados d’être sensibilisés à la question de l’autisme et de la différence. pour les faire réfléchir. Et peut-être à de jeunes autistes qui pourraient se retrouver dans le personnage d’Addie qui est franchement chouette.
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Les étincelles invisibles – Elle McNicoll – L’école des loisirs – 208 pages – dès 11 ans (octobre 2021)

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