Le parfum des cendres – Marie Mangez

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resume« Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n’importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu’elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s’occupe tous les jours dans son métier d’embaumeur.
Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s’intéresse à son étrange profession. Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l’aise avec les morts qu’avec les vivants. Elle sent qu’il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère.
Doucement, elle va l’apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu’il cache depuis quinze ans. »
monavis

Le parfum des cendres est le premier roman de Marie Mangez, par ailleurs doctorante en anthropologie. Le résumé m’a rendue curieuse et évidemment je me le suis procuré. Dans une rentrée littéraire de septembre 2021 assez lourde, plombante et axée sur la famille – notamment le père – un roman qui me semblait plus gai – ahahah gai, je ris, parce que vous allez me prendre pour une cinglée lorsque vous découvrirez de quoi ça parle, mais je suis habituée à ce que l’on m’appelle la psychopathe, alors…

Alice fait une thèse sur les thanatopracteurs. Pas sur la thanatopraxie, sur les thanatopracteurs. Et elle arrive en stage chez Sylvain Bragonard. Le trentenaire se dit que ce stage va être long, même le son du crayons sur le bloc-notes d’Alice l’exaspère. Se rendant compte que sa présence doit se faire la moins visible possible, Alice se tait, regarde et prend des notes en rentrant chez elle. Elle observe Sylvain Bragonard restaurer les corps, leur redonner un semblant de vie pour que les proches aient un dernier souvenir apaisé de leurs morts. Il se débrouille bien mieux que certains autres qu’elle a suivis, mais Sylvain Bragonard, lui, ne dit rien. Il sent les corps, retrouve avec leur odeur ce qui faisait l’essence même de leur vie. Le jasmin, la bergamote, le papier parcheminé.

Alice sent, elle aussi, mais dans son corps, que Sylvain Bragonard ne va pas bien. Et en effet, c’est le cas. Il y a quinze ans, il est comme mort. Il a tiré un trait sur un avenir tout tracé de nez chez un célèbre parfumeur, il a réduit ses visites à sa famille au strict minimum et il se noie dans le travail. Alice, avec sa curiosité, ses playlists improbables à plein volume dans le fourgon du thanatopracteur et ses invitations à boire un verre après le travail, attaquent petit à petit les murailles qui entourent Sylvain, les démons qui le poursuivent et le secret qui le bouffe de l’intérieur.

Personnellement, j’ai vraiment apprécié Le parfum des cendres. J’ai trouvé cette histoire positive et bienvenue après avoir lu des romans déprimants. C’est une histoire agréable à lire. On cherche à découvrir le secret de Sylvain, même si on se doute de ce qui est arrivé quinze ans auparavant dans sa vie, mais ce qui est intéressant, c’est de savoir pourquoi cela a eu un tel impact, quel est le rouage qui s’est grippé. Et ça j’ai bien aimé. Je me suis laissée porter par l’histoire et ça m’a fait du bien.

Néanmoins, gros bémol qui vous fera peut-être changer d’avis sur mon avis : j’ai prêté Le parfum des cendres à une de mes collègues déprimée par ses lectures. Elle me l’a rendu en me disant l’avoir abandonné rapidement, peu séduite par l’histoire et déçue par l’écriture banale. Elle a préféré un autre roman dont je vous parlerai prochainement. Pas du tout joyeux et pas du tout optimiste. Teasing de ouf…

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Le parfum des cendres – Marie Mangez – Finitude – 236 pages (août 2021)

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