Les silences – Luca Brunoni

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resume« Se taire, ne jamais se mêler des affaires des autres, voilà la règle qui prime dans ce village au cœur des montagnes, permettant à chacun de cultiver consciencieusement son lot de rancœurs et de préjugés. Quand Emil a disparu, personne n’a rien dit, bien sûr, les langues sont restées liées. Et quand l’orpheline, la jeune Ida, a été placée chez les Hauser, on se doutait bien que la vie serait difficile pour elle. En butte à la haine de la fermière et aux regards libidineux de son mari, la jeune fille ne peut compter que sur son amitié clandestine avec Noah, un adolescent qui rêve d’ailleurs. Il réussit à la convaincre qu’elle aussi a droit à sa part de bonheur, mais il est trop tard. Ils ne parviendront, bien malgré eux, qu’à déclencher malheurs et drames, à faire remonter à la surface toute la boue de secrets et de non-dits du village. »monavis

Je le savais. Non, mais si, je le savais avant de le commencer que Les silences, le premier roman de Luca Brunoni, serait éprouvant. Comme son nom l’indique, Luca Brunoni est suisse et Les silences est son premier roman. Pour le petit clin d’œil, le titre de ce roman est le même que l’un de mes romans préférés qui est signé Amélie Antoine et qui m’a lui-aussi procuré beaucoup d’émotions.

Les silences – ceux de Luca Brunoni – nous emmènent en Suisse, dans un petit village de montagne, au milieu du siècle dernier. Ida a treize ans et elle est recueillie par Arthur et Greta Hauser, un couple de fermiers, à la mort de sa mère. Et les choses sont claires : pas question que l’on se plaigne de son travail car sinon elle sera renvoyée à l’institution. Alors elle obéit et travaille sans relâche et ne se plaint pas des mauvais traitements. De toute façon, elle pense qu’elle mérite tout ça.

Impossible de rester insensible face à la vie d’Ida. C’est une gamine qui vient de perdre sa maman, une gamine qui est envoyée dans une ferme où elle doit travailler du matin au soir. Il y a quand même des moments de joie dans la vie d’Ida, il s’agit des instants volés qu’elle passe avec Noah, le fils du maire.

La première partie du roman est focalisée sur Ida. La seconde se focalise sur le village, ses histoires, ses secrets et là, il faut aussi s’accrocher, parce que c’est éprouvant, c’est touchant, triste, révoltant.

Après quelques difficultés à entrer dans ce roman, je l’ai lu presque d’une traite. Si j’ai un peu pédalé dans la semoule au début, c’est parce que je savais que ça allait être une lecture plombante. Et je ne me suis pas trompée. Mais c’est plein d’émotions aussi.

A travers l’histoire d’Ida, Les silences nous rappellent le sort de tous ces gamins orphelins recueillis pour servir de main d’œuvre à bas coût. Écœurant. Mais ce roman est aussi une photographie de ces petits villages isolés, que ce soit en Suisse ou en France et ailleurs aussi malheureusement.

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Les silences – Luca Brunoni – Finitudes – 256 pages (février 2023)

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