Mille petits riens – Jodi Picoult

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« Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une employée modèle. Une collègue appréciée et respectée de tous. La mère dévouée d’un adolescent qu’elle élève seule. En prenant son service par une belle journée d’octobre 2015, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer. Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie : celui de la venue au monde de leur premier enfant. Le petit garçon qui vient de naître se porte bien. Pourtant, dans quelques jours, ses parents repartiront de la Maternité sans lui. Kennedy a renoncé à faire fortune pour défendre les plus démunis en devenant avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d’avoir tué le bébé d’un couple raciste, elle se dit qu’elle tient peut-être là sa première grande affaire. Mais la couleur de peau de sa cliente, une certaine Ruth Jefferson, ne la condamne-t-elle pas d’avance ? Jodi Picoult aborde de front le grand mal américain et nous montre – à travers les petits riens du quotidien, les pas vers l’autre – comment il peut être combattu. »

J’ai acheté Mille petits riens de Jodie Picoult sur les conseils de mon ancienne collègue et amie Claire. Et je l’ai laissé de côté, honteusement, parce que c’est un vrai pavé et que j’ai toujours des trucs à lire pour le boulot, pour le blog ou pour la radio, bref, des trucs pour lesquels il n’est pas franchement raisonnable de se plonger dans un livre qu’il n’est pas urgent de lire et qui fait presque sept cents pages. J’ai même lu le plus récent roman de Jodi Picoult, Une étincelle de vie, alors que Mille petits riens prenait la poussière.

Et puis un jour de janvier, je me suis dit qu’il était temps. Temps de trouver le temps de lire ce que j’avais envie de lire. Tant pis pour les nouveautés, au moins pour quelques jours. Et c’est ainsi que j’ai enfin pu sortir Mille petits riens de ma Pile à Lire.

Jodi Picoult écrit depuis les années 1990. Elle compte à son actif plus de vingt-cinq romans. J’avais beaucoup aimé Une étincelle de vie et j’étais sûre, en raison des conseils de Claire, que Mille petits riens allait me plaire.

On suit trois personnages. Ruth, une infirmière noire qui travaille depuis vingt ans dans une clinique où elle met des enfants au monde et prend soin des familles. Une vocation. Turk, un suprématiste blanc qui se rend à la clinique avec sa femme Brit et refuse que Ruth s’occupe de son enfant, Davis. Kennedy, une avocate de la défense publique qui va s’occuper de Ruth. Une femme sans préjugés qui va pourtant découvrir qu’en parlant de l’égalité entre Noirs et Blancs, elle nie une certaine réalité.

Ce que j’avais aimé dans Une étincelle de vie, c’est que Joli Picoult donne la parole à tout le monde. Les familles, les médecins, les pro-vie – même si je n’avais pas toujours envie de les entendre. Cela enrichit vraiment le récit. Dans Mille petits riens, on a le point de vue de Turk, un jeune homme qui déteste les Noirs, les Juifs, les Blancs qui ne sont pas comme lui – des traîtres à leur sang. On découvre pourquoi il est devenu comme ça, pourquoi il part en opération de lynchage d’homosexuels. Et si cela permet de comprendre pourquoi il en est arrivé à s’en prendre à Ruth, on ne l’excuse pas pour autant. Et Ruth n’est pas si innocence que cela, avec sa colère, elle est humaine, en somme.

C’est un roman dur à lire, parfois triste, parfois violent, mais nécessaire quand on s’intéresse à la question du racisme. Et qui permet d’ouvrir les yeux. Je ne regrette pas une seule seconde d’avoir mis de côté les lectures plus urgentes pour le plonger dans ce roman. Ne serait-ce que pour la plaidoirie de Kennedy que tout le monde devrait lire.