Nickel Boys – Colson Whitehead

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« Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à cœur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s’engage à faire des délinquants des hommes honnêtes et honorables. Il s’agit en réalité d’un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d’amitié. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes.
Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead rejoint William Faulkner et John Updike parmi les très rares auteurs à avoir reçu deux fois cette consécration. S’inspirant de faits réels, il continue d’explorer l’inguérissable blessure raciale de l’Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d’innocents, victimes de l’injustice du fait de leur couleur de peau. »

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Nickel Boys de Colson Whitehead fait partie de la sélection pour le prix du roman Audiolib 2021. Ça m’a fait plaisir de le découvrir, parce que ça me donnait une occasion de lire un des romans de cet auteur. A la sortie de Underground Railroad, j’avais eu très envie de le lire, mais j’avais des tas d’autres romans à lire et l’occasion est passée. Alors, là, avec une écoute « imposée » dans le cadre de ce prix, la fameuse occasion de lire Colson Whitehead, comparé à Toni Morrison – tout de même !

Colson Whitehead, c’est quand même deux prix Pulitzer. Le premier en 2017 pour Underground Railroad et le deuxième pour Nickel Boys.

Bon, après cette petite introduction, entrons dans le vif du sujet, ce fameux Nickel Boys. Le point de départ de ce roman est une histoire vraie. Celle des garçons noirs envoyés à la Dozier School for Boys, une maison de redressement qui se situait en Floride. Après sa fermeture en 2011, des anthropologues de l’université de Floride du Sud ont découvert des ossements, les restes de 55 enfants – le cimetière lui ne comptait que 31 tombes – anonymes, en plus. Des témoignages d’anciens pensionnaires de la Dozier School of Boys font état de mauvais traitements, d’humiliations, de torture ou de viols.

De cette histoire révoltante est né Nickel Boys. Où l’on va suivre quelques pensionnaires noirs, isolés des blancs, comme une loi américaine le permettait jusqu’à la fin des années soixante.

Le narrateur, Elwood Curtis, aime les messages du pasteur King, messages de non-violence et militant pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis. Il va entrer à l’université et commence à imaginer son avenir. Jusqu’à ce qu’il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment et qu’il soit envoyé à la Nickel Academy. Là-bas, c’est l’enfer pour lui et ses camarades. Le personnel s’acharne sur eux, et parfois ils entendent des cris, des hurlements dans la nuit et le lendemain, l’un d’entre eux manque à l’appel. Elwood est un jour tellement fouetté que le tissu des draps s’incruste dans sa peau.

Heureusement, Colson Whitehead nous épargne les descriptions des sévices, mais on sent la menace qui plane au-dessus des garçons. Et c’est révoltant. Elwood n’es pas le seul à être arrivé à la Nickel Academy à cause du racisme. Mais quand bien même, un vol à l’étalage parce que l’on crève de faim ne justifie pas d’être envoyé dans un établissement comme celui-ci où les pires criminels sont ceux qui le dirigent.

On pourrait dire que Nickel Boys est un roman « nécessaire », même si je n’aime pas utiliser ce terme. Ce  roman permet de découvrir ce qui arrivait aux garçons noirs dans certaines maisons de redressement. Je suppose que le prix Pulitzer lui apporte encore plus de visibilité et ça me semble important que les gens prennent conscience de ce que certains ont subi. Et continuent à subir. Il suffit de penser à George Floyd. Car même si on s’en doute, même si on imagine, en ayant lu Nickel Boys, on e pourra plus dire « je ne savais pas ».

Quant au lecteur, Stéphane Boucher, il incarne très bien le narrateur. Et le petit twist final – que personnellement j’avais malheureusement vu venir – permet un petit rebond dans l’histoire. Bref, j’ai aimé. Vous vous en doutez, non ?

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Nickel Boys – Colson Whitehead – Audiolib – 6h59 – lu par Stéphane Boucher (octobre 2020)

4 réflexions sur “Nickel Boys – Colson Whitehead

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