Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie – Raphaëlle Giordano

« Joy a trente-quatre ans, vingt ans dans son corps et cent ans dans sa tête. À quel moment sa prise de joie s’est débranchée ? Difficile à dire. Ces choses-là, ça arrive sans prévenir.
Joy travaille dans une agence de Celebrity marketing qui connecte des talents VIP avec de grandes marques pour les auréoler de prestige. Dans ce monde d’image et de luxe mieux vaut être brillant. Mais Joy ne se sent pas vraiment de talents particuliers. Pour compenser ce côté soi-disant lambda qui la complexe, elle se met de toujours plus de pression. Elle est au bord de l’implosion, prête à tout pour ne pas montrer aux autres ses états d’âmes. La seule chose qui lui maintient la tête hors de l’eau est le toc digital qu’elle a développé par instinct de survie : à chaque fois que la pression la submerge, elle installe sur son smartphone une nouvelle application censée l’aider à performer davantage.
Pour couronner le tout, voilà qu’on confie à Joy la délicate mission d’organiser un événement original pour célébrer les dix ans de l’agence. C’est ainsi qu’elle va faire la connaissance de Benjamin et de sa joyeuse petite troupe. Ils ont un mois pour relever le défi. Leur rencontre va bouleverser Joy dans ses certitudes et lentement lui ouvrir les yeux. Car ces personnages singuliers, attachants et libres ont le sourire facile, et pour se « désappliquer », ils ne sont jamais à court d’idées. Le spleen s’éloigne, peu à peu remplacé par une irrésistible envie de se transformer. Mais attention, car un pop-corn qui éclate, ça fait du bruit, beaucoup de bruit… »

Raphaëlle Giordano n’est pas mon autrice préférée, loin de là. Je n’avais jusqu’alors lu que Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une et Le jour où les lions mangeront de la salade verte pour me faire un avis. Et ce n’était pas un très bon avis…

L’autrice s’est fait connaître en romançant le développement personnel, le rendant plus accessible – c’est vrai que lire des manuels n’est pas toujours très digeste. Raphaëlle Giordano n’était pas la première a faire ça (je pense à Laurent Gounelle notamment), mais c’est avec elle que ça a vraiment fonctionné – et cartonné. Et donné des idées à d’autres auteurs et autrices. Bon, le petit problème c’est qu’en voulant faire entrer plein de notions de développement personnel dans un roman, ça devient un peu cliché et si on ne garde que la trame du roman, c’est un peu pauvre. Mais ça fonctionne. J’ai même souvenir qu’une nana m’a un jour dit que Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une avait changé sa vie. Tant mieux si les romans de Raphaëlle Giordano font du bien aux gens. Après tout, c’est le principal. Mais ça n’a pas franchement fonctionné avec moi – et pourtant le sujet m’intéresse et je lis par ailleurs des ouvrages de développement personnel.

Je ne sais pas trop pourquoi j’ai fait une demande sur NetGalley pour écouter Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie. A priori, ce roman n’allait pas me plaire, mais j’étais quand même curieuse – inconsciemment, je voulais peut-être pouvoir dire du mal de l’autrice ou me faire du mal qui sait. Quoi qu’il en soit, j’ai profité d’une virée à Rennes en solo pour me lancer dans cette lecture.

Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie raconte l’histoire de Joy. La trentenaire travaille dans une agence de marketing de luxe qui connecte des VIP avec de grandes marques. Joy est sous pression, tout ses collègues la sollicitent en permanence, lui refilent leur boulot, des urgences au moment où elle espère rentrer chez elle. Bref, elle ne débranche jamais et passe son temps avec des collègues malveillants et un stagiaire qui ne sert à rien. Côté vie perso, Joy ne s’épanouit pas vraiment avec son homme marié à une autre.

Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie nous parle d’une jeune femme qui pour ne pas craquer au travail télécharge appli sur appli, en espérant qu’elles l’aideront à s’organiser. Et elle est au bord de l’explosion, un comble pour celle que son père appelle son petit pop-corn. Alors qu’elle doit organiser la fête de sa boîte dans un temps très court, avec une idée innovante tout en restant dans le luxe avec un mini budget, elle fait la connaissance de Benjamin…

J’ai particulièrement apprécié la voix de Jessica Monceau, croisée dans de nombreux films. C’est d’ailleurs sans doute grâce à elle que je suis si bien rentrée dans l’histoire de Joy. Contrairement aux autres personnages croisés dans les deux romans de l’autrice que j’ai pu lire, j’ai trouvé que Joy était intéressante, tout comme Benjamin et son équipe. Alors, j’ai trouvé ça un peu too much, mais je dois vous confier un truc : j’ai bien aimé (et je suis en train de grimacer en écrivant ça, parce que j’ai l’impression de me renier). J’ai trouvé que c’était un vrai feel-good. Oui, je me suis laissée embarquer par cette histoire optimiste mais pas tout a fait gentillette. Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie m’a fait sourire. Damned.

Bref, cette écoute ne m’a pas conduite là où je pensais aller. Et c’est étrange de se laisser surprendre lorsque l’on a des certitudes. Raphaëlle Giordano n’est pas devenue mon autrice préférée, loin de là. Mais disons que je ne vais plus la critiquer autant qu’avant…

Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie – Raphaëlle Giordano – Lizzie – lu par Jessica Monceau – 6h48 (octobre 2022)