L’horizon d’une nuit – Camilla Grebe

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« Dans sa grande maison aux abords de Stockholm, Maria aime sa famille recomposée avec son nouveau mari Samir, son petit Vincent, si fragile et attachant, et sa splendide belle-fille Yasmin, qui couvre ce dernier d’amour.
Par une terrible nuit d’hiver, Yasmin disparaît près de la falaise, mais aucun corps n’est jamais retrouvé.
Bientôt, tout accuse Samir. Après tout, n’avait-il pas une relation conflictuelle avec sa fille ?
Maria ne peut y croire, mais petit à petit, le doute l’envahit… Les inspecteurs Gunnar Wijk et Ann-Britt Svensson sont chargés de l’enquête. Jamais faux-semblants et mensonges n’auront autant régné.
L’Horizon d’une nuit est un nouveau tour de force psychologique, aussi captivant que bouleversant, car chaque membre de la famille dévoile tour à tour sa version du drame, nous menant tout droit vers un rebondissement final qui laisse sans voix. »monavis

Lorsque j’ai terminé mon écoute de L’énigme de la Stuga de Camilla Grebe que j’ai réalisé que je n’avais absolument pas chroniqué son précédent roman, L’horizon d’une nuit. Et franchement, quand j’ai récupéré le résumé du titre sur internet, je suis restée perplexe ; ‘étais certaine que L’horizon d’une nuit était en fait Le journal de ma disparition. Et cette histoire de Yasmin disparue au bord d’une falaise ne me disait rien du tout. Cela ne veut pas dire que ce livre est facile à oublier, c’est seulement que ces derniers mois j’ai eu encore plus de problèmes de mémoire que d’habitude. Mais en me concentrant bien, tout m’est revenu… Sauf la fin. Mais ça c’est de famille. Je vous ai déjà parlé de ma maman qui oublie la fin d’un film après une nuit de sommeil ? Hé bien – instant confession – je me souviens rarement de la fin des livres (ce qui est pratique si j’ai envie de les relire). Je vis parfois des moments gênant quand on me demande d’expliquer la fin d’un roman mal comprise ou quand on me dit « Oh mais la fin, quelle fin ! Tu ne trouves pas ? » « Ben, heu… » Ce n’est quand même pas le cas pour toutes mes lectures. Mais pas de bol, je ne me souviens absolument pas comment se termine L’horizon d’une nuit. Point positif : aucun spoiler ! Mais ça reste la honte, car je l’ai lu ET écouté.

Bref, revenons-en à nos petits moutons. L’horizon d’une nuit est l’histoire d’une disparition et ses conséquences pour une famille. Cette disparition c’est celle de Yasmin. Le père de Yasmin, Samir, est un Français d’origine marocaine en couple avec une Suédoise mère d’un petit enfant trisomique. Chacun respecte la culture et les caractères des autres, même si Yasmin est dure avec Maria. L’âge évidemment, mais aussi le deuil, car sa mère et sa sœur sont décédées dans un accident de voiture. Et alors voilà, l’adolescente disparaît au cours d’une nuit d’hiver et l’on retrouve ses affaires près d’une falaise. La thèse du suicide est rapidement écartée et les soupçons se portent rapidement sur Samir. Vingt ans plus tard, la découverte d’un corps va faire ressurgir cette histoire et Gunnar, l’inspecteur qui avait enquêté à l’époque sur la disparition de Yasmin se retrouve à nouveau sur l’affaire.

L’horizon d’une nuit est un roman choral. On y entend Maria, Yasmin, Gunnar, avec leur point de vue, leur vécu. Et puis il y a la voix de Vincent qui, avec son syndrome de Down, raconte la vérité à travers ses yeux d’enfant. Vincent est à la fois naïf et fin. La construction du roman est bien faite. Entre les sauts dans le temps et les points de vue des différents personnages, on a envie d’avancer et de savoir (je ne me souviens pas de la fin, mais je me souviens bien avoir eu envie de la connaître !).

Ce que j’aime bien dans les romans, c’est découvrir des cultures, des personnages qui vivent une autre vie que la mienne, qui ont un autre point de vue sur la vie que le mien. Cela me nourrit. Après ma lecture de L’horizon d’une nuit, se confirme mon impression que le racisme est un sujet récurrent dans la littérature suédoise, et chez Camilla Grebe notamment. L’étranger y est mal perçu et encore plus quand ses convictions religieuses sont différentes. Ce roman évoque aussi le handicap et les violences faites aux femmes (là, je ne sais pas si vous vous souvenez des statistiques évoqués dans Les hommes qui n’aimaient pas les femmes de Stieg Larsson, mais pas de mystère, elles sont bien nombreuses en Suède).

Ce dont je me souviens, c’est que c’est un livre que j’ai bien aimé. Pas aussi noir que certains romans venus du nord, mais avec des personnages et des thématiques intéressants. Et une envie de savoir, de connaître la vérité. Dans sa version audio, je l’ai trouvé top. Avec deux lecteurs, le comédien Philippe Spiteri croisé dans Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi et La comédienne Marie Bouvier dont j’adore la voix et que j’ai pu écouter déjà plusieurs fois. Ils m’ont embarquée et je me suis laissée porter par le récit. Bref je recommande. Et peut-être que je finirai par le réécouter pour enfin retenir la fin !

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L’horizon d’une nuit – Camilla Grebe – Calmann-Lévy – 463 pages (février 2022)

Et chez Audiolib – lu par Marie Bouvier et Philippe Spiteri – 11h22 (mars 2022)

7 réflexions sur “L’horizon d’une nuit – Camilla Grebe

  1. Tu m’as fait sourire avec tes problèmes de mémoire et ceux de ta maman. Tu me rassures vu ma mémoire de poisson rouge 🙂
    En plus de la construction du roman, les thèmes abordés m’intéressent. D’ailleurs, j’avais ce préjugé que la Suède était bien moins concernée par les violences faites aux femmes, mais je vois que je me leurrais.

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  2. Comme tu me soulages ainsi que ta maman d’oublier les fins de livres et films, et je t’avoue qu’en plus de cela j’oublie les titres des livres, style « C’est quoi encore le titre de ce livre où un type dont j’ai oublié le nom assassine dans un hospice, tu sais d’un auteur là avec un nom qui commence par M » et je n’exagère même pas.

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  3. Je crois que nous sommes nombreux à ne pas forcément nous rappeler de tout dans un livre ! J’ai une amie qui en fait même un critère d’appréciation ! Si elle s’en souvient plusieurs semaines après, c’est qu’il était bon 😊.
    On a tous plus ou moins ce type de soucis mais tu es la seule à en parler franchement 😉
    Par contre, il me tente bien et si je le lis, je viendrai te raconter la fin 😅😉

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