Seules les bêtes – Colin Niel

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Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, elles prennent la parole et chacune a son secret, presque aussi précieux que sa propre vie. Et si le chemin qui mène à la vérité manque autant d’oxygène que les hauteurs du ciel qui ici écrase les vivants, c’est que cette histoire a commencé loin, bien loin de cette montagne sauvage où l’on est séparé de tout, sur un autre continent où les désirs d’ici battent la chamade.
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Lorsque j’ai chroniqué Le serpent aux mille coupures de DOA, mon amie Fabienne m’a parlé de Seules les bêtes de Colin Niel en me disant que ça pourrait bien me plaire. Et comme elle est très gentille, elle m’a prêté son exemplaire.

Seules les bêtes est le premier roman de Colin Niel que je lis, mais à mon avis, ce ne sera pas le dernier. J’ai vraiment beaucoup aimé. On peut le comparer à d’autres romans du même style – je pense notamment à Grossir le ciel de Franck Bouysse – mais il y a un peu plus de vie dans Seules les bêtes, plus de paroles, plus de verbes. Les personnages sont un peu moins taiseux (surtout le volubile Armand).

Seules les bêtes est un roman choral – j’ai l’impression de ne lire que ça en ce moment. Quelques personnages vont nous raconter leur version de la disparition d’Evelyne, une femme riche et belle de la région. Nous allons faire la connaissance d’Alice, assistante sociale et femme d’agriculteur, qui rend visite à des fermiers pour les aider, Joseph l’un d’entre eux, en pleine dépression, Maribé, couturière fraîchement arrivée dans le village, Armand qui vient de bien plus loin encore et Michel, le mari d’Alice. Les différents points de vue vont nous permettre de terminer le puzzle afin d’enfin comprendre, de permettre d’éclairer les dernières zones d’ombres.

Mais Seules les bêtes, c’est surtout un livre poignant sur la ruralité et l’isolement, sur ces hommes qui pensaient qu’ils auraient le temps de penser à autre chose qu’à leur terre et qui finalement se retrouvent seuls. C’est loin d’être un roman lumineux, vous ne le refermerez pas avec le sourire aux lèvres. Mais que c’est bien écrit ! Et puis, de temps en temps, cela fait du bien de se faire un peu secouer, remuer les tripes.

Rien d’étonnant à ce que ce roman ait reçu le Prix Landernau 2017. Ses précédents romans l’ont également été : Les Hamacs de carton (2012, prix Ancres noires 2014), Ce qui reste en forêt (2013, prix des lecteurs de l’Armitière 2014, prix Sang pour Sang Polar 2014) et Obia (2015, prix des lecteurs Quais du polar/20 Minutes 2016, prix Polar Michel Lebrun 2016).

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Seules les bêtes – Colin Niel – Editions du Rouergue – 211 pages (janvier 2017)

6 réflexions sur “Seules les bêtes – Colin Niel

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