Bianca – Loulou Robert

photostudio_1507728852786
photostudio_1555885361723
Je m’appelle Bianca. C’est ma mère qui a choisi ce prénom. C’est son côté « Américaine » même si l’Amérique, elle connaît pas. Il y a un mois jour pour jour, assise dans mon salon en compagnie de Teddy, le chat de la maison, je regardais la télévision. Teddy dormait, les lignes de ses lèvres supérieure et inférieure me souriaient. Il avait l’air bien. Je me suis dit que si je fermais les yeux et laissais tout aller, je sourirais peut-être comme lui. Les lignes bleues qui sillonnent mes poignets ont été inondées de rouge, du rouge sur le sol, sur mes vêtements. Au moins, ce n’était plus tout noir. Au moins il y avait de la couleur.

photostudio_1555885425446

Bianca a seize ans, presque dix-sept. Parce qu’elle voulait que ça s’arrête, que tout s’arrête, le bruit, la vie, le vide le monde, elle s’est ouvert les veines. Et s’est retrouvée dans une unité psychiatrique pour adolescents, Les Primevères. Pour apprendre à nouveau  à manger et à vivre.

Bianca est le premier roman de Loulou Robert, jeune mannequin d’une vingtaine d’années, fille du journaliste Denis Robert.

Le sujet de la dépression et de l’anorexie, de l’hôpital psychiatrique et de ses jeunes fragilisés ne m’attirait pas plus que cela. Mais c’était avant de faire connaissance avec la plume de l’auteure et avec Bianca.

Bianca est un roman très bien écrit, plein de vie, d’insolence et où la langue est très jolie. On pourrait penser que cela va être triste et déprimant. On pourrait le penser, mais on se tromperait. En grande partie.

Oui, certains jeunes que Bianca côtoie aux Primevères ont vécu l’enfer et ne s’en remettront pas. Mais il y a là-bas une profonde envie de vivre comme les autres, de faire des conneries, de tomber amoureux, de faire l’amour. Et Bianca représente un peu tout cela. C’est un personnage de son âge et en même temps très mur qui porte un regard lucide sur le monde. Distancié. Étonnamment fort et plein de vie. Un personnage que l’on aime, forcément. Et qu’on est triste de quitter.

Le sujet est abordé tout en subtilité, les maladies ne sont pas nommées ou presque, les gens se prennent tels qu’ils sont aux Primevères, mais en même temps, c’est assez frontal et sans langue de bois. Ça fait du bien. Ça fait aussi un peu mal. C’est comme ça les écorchures, ça pique et ça laisse des traces.

Forcément, on se demande s’il y a un peu de Loulou Robert dans Bianca. Forcément. Bianca est belle, Bianca est maigre. Loulou aussi. Et l’on sait que l’anorexie touche beaucoup de modèles. Et si Bianca a cette maturité, elle l’a doit sans doute à Loulou qui a une écriture qui nous fait tout de suite oublier son âge et le premier roman.

Je pense que ce roman aurait pu être publié aussi en jeunesse, tant il peut parler aux lycéens, tant il m’aurait parlé à seize ans. Mais il touchera aussi les grands sensibles.

Et ce qui est chouette, c’est que je vais pouvoir lui poser la question ! Et si vous veniez la rencontrer à la bibliothèque de Tours, mercredi 8 novembre à 19 heures ? En plus de répondre aux questions du public (et aux miennes), elle lira un extrait de l’un de ses romans – Bianca ou Hope – cela vous donnera sans doute envie de les lire, si ce n’est pas déjà fait !

photostudio_1555881547414

Bianca – Loulou Robert – Julliard – 296 pages (février 2016)

8 réflexions sur “Bianca – Loulou Robert

  1. Pingback: Hope – Loulou Robert | Mademoiselle Maeve

  2. Pingback: Je vide ma PAL – Saison 2 épisode 10 | Mademoiselle Maeve

  3. Pingback: Cœur battant – Axl Cendres | Mademoiselle Maeve

  4. Pingback: Sujet inconnu – Loulou Robert | Mademoiselle Maeve

  5. Pingback: Je l’aime – Loulou Robert | Mademoiselle Maeve

  6. Pingback: Q / T | Mademoiselle Maeve

Laisser un commentaire