Ainsi gèlent les bulles de savon – Marie Vareille

« Certains choix nous définissent à tout jamais, celui-ci en fait partie. À partir d’aujourd’hui, je peux bien écrire la neuvième symphonie, sauver le monde d’une troisième guerre mondiale ou inventer le vaccin contre le sida, on ne retiendra de moi que cet acte innommable. Puisses-tu un jour me pardonner. »
De Paris aux volcans ensoleillés d’Indonésie en passant par un petit campus américain à la frontière canadienne, de vibrants portraits de femmes aux destins entrecroisés se dessinent. Quel secret les unit ? Quelle est leur véritable histoire ?
De sa plume délicate et addictive, Marie Vareille nous offre une merveilleuse histoire d’amour, d’espoir et de résilience.

J’ai reçu Ainsi gèlent les bulles de savon de Marie Vareille dans le cas du Prix des lectrices 2022. J’aime bien cette autrice, donc j’étais plutôt contente. En revanche, après avoir lu le résumé, je l’étais un peu moins, parce que le sujet ne m’emballait pas vraiment. C’est amusant – enfin peut-être pas amusant, disons que cela me fait sourire – de voir que les personnages inventés par certaines autrices de romance évoluent en même temps qu’elles. Elles se retrouvent avec les mêmes préoccupations. S’émanciper, trouver l’homme de sa vie, le job de ses rêves, avoir des enfants, être une bonne mère tout en travaillant, trouver le nouvel homme de sa vie, changer de boulot… Je ne lis pas d’histoires de maternité à moins d’y être obligée ; j’avais d’ailleurs eu beaucoup de mal à accrocher à Linea Nigra de Sophie Andriansen.

Ainsi gèlent les bulles de savon est un roman sur la maternité à travers les voix de trois femmes. Celle de Claire qui aborde sa grossesse avec joie et pense s’arrêter de travailler un an pour profiter à fond de son rôle de maman. Celle d’une femme dont on ne connaît pas le nom qui est partie à l’autre bout du monde en abandonnant son bébé après une dépression post-partum et celle d’Océane, une jeune étudiante qui a choisi d’aller vivre avec son père après la séparation de ses parents. On se doute que les trois histoires sont liées, mais il faudra avancer dans le roman pour savoir de quelle manière.

Étonnamment, malgré ma réticence, je me suis prise au jeu et je me suis laissée porter par cette histoire. J’ai bien aimé ces trois personnages et je n’ai pas vu tout de suite ce qui les liait – encore une preuve que je ne suis pas tout le temps au niveau de Sherlock Holmes ! (Mais qu’importe après tout.)

Dans Ainsi gèlent les bulles de savon, il est effectivement question de la maternité, comme je m’y attendais. Mais il est question de la dépression post-partum, de la fatigue, du rôle des parents, des familles, du fait de ne pas forcément se sentir mère dès le moment où l’on se retrouve avec son bébé dans les bras. Cela peut venir plus tard. Le fait de parler de plus en plus de cette dépression post-partum, de la fatigue, de l’envie de retrouver parfois sa vie d’avant, d’être une femme et pas seulement une maman, permet et permettra sans doute aux nouvelles mères de ne pas s’en vouloir de ne pas être parfaites et de demander de l’aide.

Au final, c’est un roman sympa à lire, avec des personnages féminins attachants (tous les personnages masculins ne sont pas nuls, mais ils sont moins intéressants) avec des trajectoires de vie différents, mais chacun confrontés à des problèmes dont il est important de parler. Bref, une lecture beaucoup plus plaisante que je ne l’avait imaginée. Comme quoi…

Ainsi gèlent les bulles de savon – Marie Vareille – Charleston – 384 pages (mars 2022)