Novembre 1973. L’inspecteur principal Claude Schneider revient dans la ville de sa jeunesse après un passage par l’armée et la guerre d’Algérie dont il ne s’est pas remis. Il aurait pu rester à Paris et y faire carrière, mais il a préféré revenir « chez lui ». Nommé patron du Groupe criminel, il ne tarde pas à être confronté à une douloureuse affaire : Betty, la fille d’un modeste cheminot, n’est pas rentrée alors que la nuit est tombée depuis longtemps. Son père est convaincu qu’elle est morte. Schneider aussi. Schneider est flic, et pourtant, il n’arrive toujours pas à accepter la mort. Surtout celle d’une adolescente de quinze ans au petit visage de chaton ébouriffé. Faire la lumière sur cette affaire ne l’empêchera pas de demeurer au pays des ombres…
Le carré des indigents d’Hugues Pagan fait partie des dix romans en lice pour le prix Audiolib 2023.
Ce roman de la plus pure tradition du roman policier, a été récompensé par le grand prix de littérature policière, le prix noir de l’Histoire et le prix Landerneau polar. De quoi garantir une certaine qualité. Je me suis sentie en confiance en découvrant que je venais de croiser la voix de Cyril Romoli lors de mon écoute d’Entre fauves de Colin Niel – il a d’ailleurs une très belle voix, comme j’aime. Bref, les astres étaient réunis.
Et pourtant ! Quatre fois ! Je m’y suis reprise à quatre fois pour entrer dans ce roman. La préface signé du romancier ex-journaliste Michel Embareck m’a complètement perdue – deux écoutes pour comprendre quand même ! Ensuite, je n’ai pas réussi pas à situer géographiquement l’intrigue – j’ai donc pensé que j’avais loupé un truc, et ça m’a déstabilisée (je n’arrêtais pas de me dire que j’avais sans doute loupé un truc et que c’était peut-être super important). Et l’ambiance est vraiment particulière.
L’histoire se déroule en 1973 quelque part en France dans une ville de province moyenne (qui n’est jamais citée, je n’avais rien loupé finalement). L’inspecteur principal Claude Schneider, ex-para, a quitté Paris pour revenir dans sa ville natale après l’Algérie. Nommé patron du Groupe criminel, il va enquêter avec son équipe sur un meurtre d’une rare violence. Betty une gamine de quinze ans, qui rentrait chez elle après avoir fait un tour à la bibliothèque, a été retrouvée décapitée. Bien sûr, il va y avoir d’autres affaires, mais impossible pour Schneider de se sortir de l’esprit cette ado et son « air de chaton ébouriffé ».
Le carré des indigents est un roman d’ambiance. S’il était adapté au cinéma, j’imagine le film en noir et blanc avec un acteur charismatique pour jouer Schneider. Il y aurait une voix off, le monologue intérieur du flic, qui le soir boirait un whisky, fumant en cigarette en regardant la pluie tomber par la fenêtre. Il serait beau et les femmes feraient tout pour se retrouver dans ses draps. Et lui vivrait avec le fantôme d’une femme qu’il a jadis aimée. Bienvenue dans ma tête.
Claude Schneider est un personnage récurrent d’Hugues Pagan, qui l’a fait apparaître pour la première fois en 1982 dans La Mort dans une voiture solitaire. Avec Le carré des indigents, l’auteur le fait revivre et rajeunir en le ramenant en 1973. En novembre. Le mois le plus déprimant de l’année. Un mois qui correspond bien au patron du Groupe criminel, plutôt taiseux et aux pratiques aussi borderline que les hommes qui travaillent dans son équipe. Lorsqu’il créa son personnage, Hugues Pagan était flic. Peut-être faut-il voir en Claude Schneider un alter ego de l’auteur ?
Schneider est taciturne, c’est un bel homme, un électron libre qui se fiche bien de la politique et de l’avancée de sa carrière. Et qui est désillusionné. Alors s’il peu remettre un peu d’ordre dans le monde, il le fait et là, ce qui le tient, c’est le meurtre de Betty.
Le rythme de la narration est lent, presque lancinant, et c’est assez hypnotisant. Bien écrit, bien lu. On est loin du thriller ou du roman d’action, mais on découvre de nombreux personnages bien campés, pas parfaits, humains. Ça n’a pas été un coup de cœur, mais un vrai retour aux sources du polar.
Le carré des indigents – Hugues Pagan – Audiolib – lu par Cyril Romoli – 13h22 (mars 2023)
Les titres de la sélection du prix Audiolib 2023
• L’eau du lac n’est jamais douce – Giulia Caminito
• On était des loups – Sandrine Collette
• Le Roi de fer, premier tome des Rois maudits – Maurice Druon
• Notre part de nuit – Maria Enriquez
• Sa préférée – Sarah Jollien-Fardel
• Entre fauves – Colin Niel
• Le carré des indigents – Hugues Pagan
• A qui la faute – Ragnar Jónasson
• Tant que le café est encore chaud – Toshikazu Kawaguchi
• Blizzard – Marie Vindrash
J’aime bien les vrais polars, les polars d’ambiance, à lire
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C’est un vrai polar d’ambiance, c’est clair
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J’étais fan de cet auteur jusqu’à ce que je le rencontre en salon. Il a été imbuvable! Je ne le lirai donc plus jamais!😑
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Oh mince ! C’est clair que quand un auteur est détestable, on a du mal à lire ses livres. Dommage ! (J’ai une amie qui écrit des romans et me raconte les salons, il y a des auteurs que je n’ai plus trop envie de lire moi aussi !)
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J’ai adoré ce roman ! S’il n’y avait pas eu quelques phrases qui m’ont déplu sur la façon de décrire les femmes, ça aurait été un gros coup de coeur.
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