Les Suprêmes – Edward Kelsey Moore

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« Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées depuis : tout le monde les appelle “les Suprêmes”, en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont, depuis leur adolescence, fait de l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de nourritures diététiquement incorrectes tout en élaborant leurs stratégies de survie.
Née dans un sycomore, l’intrépide Odette, qui mène son monde à la baguette, converse secrètement avec les fantômes et soigne son cancer à la marijuana sur les conseils avisés de sa défunte mère, tandis que la sage Clarice endure les frasques de son très volage époux pour gagner sa part de ciel. Toutes deux ont pris sous leur aile Barbara Jean, éternelle bombe sexuelle que l’existence n’a cessé de meurtrir. D’épreuves en épreuves, l’indissoluble trio a subsisté contre vents et marées dans une Amérique successivement modelée par les ravages de la ségrégation raciale, l’insouciance des années hippies, la difficile mise en route de “l’ascenseur social”, l’embourgeoisement, sous la houlette des promoteurs immobiliers, des quartiers naguère réservés aux Noirs et les nouveaux catéchismes de la modernité mondialisée. »
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J’ai offert Les Suprêmes à ma maman à Noël et elle me l’a prêté après l’avoir terminé. Elle m’a confiée l’avoir trouvé chouette, mais pas autant que Les quatre Grâces de Patricia Gaffney (Les quatre Grâces est un de ses romans préférés). Comme si ces deux lectures étaient intimement liées, lorsque j’ai écrit la critique du roman de Patricia Gaffney, ma copine Claire m’a conseillé de lire Les Suprêmes

Un de mes romans préféré est La couleur des sentiments et je ne remercierai jamais assez mon amie Muriel de me l’avoir offert. J’ai ensuite dévoré Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates et Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee (merci Delphine !) (mes amies sont géniales !) et je vous ai parlé l’an dernier de Sweet Sixteen de Annelise Heurtier. La ségrégation raciale est un sujet qui m’intéresse beaucoup et me touche.

Les Suprêmes est un livre sur l’amitié et l’amour, sur la vie. On y fait la connaissance de trois personnages attachants qui grandissent ensemble. Odette, Clarice et Barbara Jean se rencontrent enfants et ne se quittent plus. Elles ont pris l’habitude de se retrouver chez Earl et cette habitude perdure trente ans plus tard, avec leurs maris et à une époque leurs enfants.

J’ai tout de suite aimé Odette et la suite du roman n’a fait que renforcer ce sentiment. Odette est courageuse et drôle. Elle m’a fait rire. Et aussi pleurer. Vraiment. Sa relation avec sa mère est très touchante, tout comme celle qu’elle a construit avec son mari James.

Les deux autres personnages – Clarice et Barbara Jean – se dévoilent progressivement, on apprend à les aimer. C’est moins évident, plus pudique. Clarice regrette de ressembler tant à sa mère, qui comme elle, a épousé un mari volage. Pourtant, son mari, elle l’aime de toutes ses forces depuis son enfance. La plus secrète des trois est Barbara Jean. Son histoire, on ne la découvre que par petites touches, poignantes, mais on sait qu’elle démarre mal.

Je ne me souviens plus trop comment elle l’exprime, mais à un moment Clarice dit que la seule chose qui la distingue de son épouvantable cousine (un personnage à hurler de rire) est son amitié avec Odette et Barbara Jean. C’est ce qui la rend meilleure. Finalement, c’est ce qui les rend toutes meilleures, leurs amies, leurs garde-fous.

J’ai envie de dire à tout le monde de lire ce livre, de rire et de pleurer avec Les Suprêmes. De les aimer, comme moi je les ai aimées.

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Les Suprêmes – Edward Kelsey Moore – Actes Sud – 315 pages (avril 2014)

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